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d’un assassinat par volupté. On devrait employer, pour ces derniers cas seulement, le terme Lustmord (assassinat par volupté)[1].

Nous avons déjà parlé dans ce livre des mobiles de l’assassinat commis par volupté. Les exemples que nous avons cités à ce propos sont bien caractéristiques par la façon de procéder de l’auteur. On peut toujours soupçonner un assassinat par volupté dans le cas où l’on constate aux parties génitales des lésions d’un tel caractère et d’une telle dimension qu’elles ne peuvent pas être attribuées uniquement à la brutalité de l’acte du coït même. Cette supposition est encore de beaucoup plus fondée quand on trouve des plaies sur le corps, des parties du corps (intestins, parties génitales) arrachées, ou quand celles-ci manquent et qu’elles ont été enlevées par le violateur.

L’assassin par volupté, qui commet son acte dans des conditions psychopathiques, n’a vraisemblablement jamais de complices.


Observation 182. (Imbécillité. Épilepsie. Tentative de viol. Mort de la victime.)[2] – Le 27 mai 1888, au soir, le petit Blaise, garçon de huit ans, jouait avec d’autres enfants près du village de S… Un homme inconnu arriva par la chaussée et attira l’enfant dans le bois.

Le lendemain on trouva dans une ravine le cadavre du garçon, le ventre ouvert, une large blessure du côté du cœur et deux blessures par coups de couteau dans le cou.

On supposa un assassinat par volupté ; un homme du signalement de l’assassin du petit garçon avait déjà, le 21 mai, essayé de traiter de la même façon une fille de six ans, et il n’en fut empêché que par l’effet du hasard.

Il fut constaté que le cadavre avait été trouvé dans une position accroupie et n’ayant comme vêtement que la chemise et un gilet de flanelle : on a trouvé une longue incision sur le scrotum.

Les soupçons d’assassinat portèrent sur le valet de ferme E…, mais à la confrontation les enfants n’ont pu démontrer son iden-

  1. Comparez Holtzendorff, Psychologie des Mords
  2. Tardieu, Attentats, Observation L1, p. 188.