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dixième runo

pour voir ce que le feu avait produit, ce qui avait surgi de la flamme.

Il vit une fraîche génisse, une génisse aux cornes d’or ; l’étoile d’Otawa brillait sur son front, le disque du soleil couronnait sa tête.

« Cette génisse est de belle apparence, mais ses habitudes ne sont pas bonnes. Elle couche souvent dans les bois, elle laisse épancher son lait par terre. »

Ilmarinen n’en éprouva donc aucune joie ; il coupa la génisse en morceaux, et les jeta dans le feu ; et les esclaves recommencèrent à souffler, les hommes forts à travailler.

Ilmarimen se pencha, le quatrième jour, sur la fournaise, pour voir ce que le feu avait produit, ce qui avait surgi de la flamme.

Il vit une charrue, une charrue au soc d’or, au manche de cuivre couronné d’un bouton d’argent.

« Cette charrue est de belle apparence, mais ses habitudes ne sont pas bonnes ; elle effondre les champs du village, elle en bouleverse les plaines. »

Ilmarinen n’en éprouva donc aucune joie ; il brisa la charrue en morceaux et les jeta dans le feu ; et les esclaves recommencèrent à souffler, les hommes forts à travailler.

Les vents se déchaînèrent avec furie ; ils soufflèrent de l’orient, ils soufflèrent de l’occident, ils soufflèrent du midi et du nord, pendant un jour, pendant deux jours, pendant trois jours. La flamme de la forge jaillit à travers la fenêtre, les étincelles pétillent, la fumée monte vers le ciel en épais nuage.

Après le troisième jour, Ilmarinen se pencha sur la fournaise, et il vit que le Sampo était né, que le beau couvercle était formé.

Et il se mit à le battre avec ardeur, à le marteler puissamment, à le façonner avec art. D’un côté, c’est un moulin à farine, d’un autre côté, c’est un moulin à sel, d’un troisième côté, c’est un moulin à monnaie.