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PRODUCTION DE LA PENSÉE

pagnée par la Perfection de Patience, elle est pareille à l’Océan, parce que toutes les calamités en tombant sur elle ne sauraient l’ébranler. Accompagnée par la Perfection d’Énergie, elle est comparable au diamant, parce qu’elle est trop ferme pour être entamée. Accompagnée par la Perfection d’Extase, elle est comparable à une grande montagne, parce qu’elle est immuable, n’ayant pas de dispersion. Accompagnée par la Perfection de Sapience, elle est comparable au Roi des remèdes, parce qu’elle calme toutes les souffrances des Obstructions de Souillure et de Connaissable. Accompagnée par les Démesurés, elle est comme un grand ami, parce qu’elle n’a pas d’Apathie pour les êtres, en toute situation. Accompagnée par les Super-Savoirs, elle est comme une Pierre-philosophale, puisqu’elle donne des fruits en rapport avec la Croyance. Accompagnée par les Matières-de-Rapprochement, elle est comme l’astre du jour, parce qu’elle fait mûrir la moisson des Disciplinables[1]. Accompagnée par les Pleins-Savoirs-Respectifs, elle est comme le son harmonieux des Gandharvas, parce qu’elle prêche l’Idéal qui gagne les Disciplinables. Accompagnée par les Ressources, elle est pareille à un grand roi, parce qu’elle empêche la perte. Accompagnée par une Provision de Mérite et de connaissable, elle est comme un grenier, parce qu’elle est un dépôt de Provisions de Mérite et de connaissable en grand nombre. Accompagnée par les Ailes de l’Illumination, elle est comme une grande route, parce que tous les Individus saints y passent les uns après les autres. Accompagnée par la Pacification et l’Inspection, elle est comme un véhicule, parce qu’elle transporte le bonheur. Accompagnée par la Mémoire et la Présence-d’esprit, elle est comme un Gandharva puisqu’elle contient et répand sans s’épuiser le sens des Idéaux entendus ou non, tout comme un Gandharva contient et répand l’eau sans s’épuiser. Accompagnée par les Sommaires de l’Idéal[2], elle est

  1. Vineya (de vi-nî « discipliner » ; vinaya = la discipline) désigne dans le bouddhisme « les êtres bons à convertir ».
  2. Dharmoddâna. Notre texte confond systématiquement, semble-t-il, deux mots que le sanscrit et le pali différencient d’ordinaire : 1° udâna « exclamation, mouvement lyrique » ; les udâna du Bouddha, avec les sûtra qui les encadrent, forment un recueil particulier dans la collection palie, classé dans le Khuddaka-nikâya. Ni le chinois, ni le tibétain n’ont de recueil correspondant ; mais le tibétain possède, sous le titre de Udâna-varga (ćhed du brjod pa’i choms), une collection de sentences en vers, recueillies par Dharmatrâta ; c’est en fait une recension indépendante du Dhamma-