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bord les ambassadeurs de Cochin et de Cananor, que le roi de Portugal renvoyait comblés d’honneurs et de présens. Près du cap Vert, il rencontra une caravelle portugaise qui revenait de la Mina, chargée d’or. C’était une preuve des progrès du commerce de cette nation sur les côtes d’Afrique. Les ambassadeurs indiens en témoignèrent leur surprise. L’ambassadeur de Venise en Portugal leur avait assuré que, sans le secours des Vénitiens, le Portugal était à peine en état de mettre quelques vaisseaux en mer. Ce langage était un effet de leur jalousie depuis qu’ils voyaient le commerce des Indes, par la voie du Caire, près d’être perdu pour Venise.

La flotte ayant doublé le cap de Bonne-Espérance, Gama prit la route de Sofala avec quatre de ses moindres vaisseaux, tandis que le reste allait directement à Mozambique. Il devait, suivant les ordres du roi, observer la situation de Sofala, reconnaître le pays et les mines, et choisir un lieu commode pour y élever un fort. Le roi de Sofala ne lui fit point acheter trop cher son amitié et la liberté d’établir un comptoir dans sa capitale. On trouva les mêmes facilités à Mozambique, malgré l’aversion que le prince avait marquée pour les Portugais dans leur premier voyage. On y établit aussi un comptoir dont la destination était de fournir aux flottes portugaises des provisions à leur passage. L’amiral se rendit ensuite à Quiloa dans le dessein de punir Ibrahim, roi de