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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/177

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arrêtées pendant près d’un siècle par les défenses de leur cour, qui, par respect pour la donation du pape, ou par considération pour le Portugal, ne permettait pas que les pavillons d’Angleterre s’avançassent au delà de Gibraltar.

Thomas Windham fut le premier qui, l’an 1551, fit un voyage à Maroc sur un vaisseau qui lui appartenait, nommé le Lion. Deux ans après, accompagné d’un gentilhomme portugais appelé Pintéado, qui, disgracié dans sa patrie, s’était retiré en Angleterre, il parcourut les côtes de Guinée, et pénétra jusqu’à Bénin sous l’équateur. Le voisinage du fort de la Mina sur la côte d’Or n’empêcha pas les Anglais d’échanger des marchandises de peu de valeur contre cent cinquante livres d’or, ils furent très-bien reçus à Bénin. Ils eurent même une audience du roi, qui leur parla en portugais, la seule langue d’Europe qui fût connue alors dans ces contrées. Ils eurent permission de séjourner un mois à Bénin pour faire leur cargaison de poivre de Guinée ou maniguette[1] ou malaguette. Ce fut ce séjour qui les perdit. Les influences du climat, devenues plus dangereuses par l’intempérance et par l’usage excessif des fruits et du vin de palmier, firent périr en peu de jours la plus grande partie de l’équipage. Windham fut emporté le premier.

  1. Graine du canang aromatique. On la nomme aussi graine de paradis.