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voyant leurs frères qu’ils croyaient perdus. Ceux-ci leur vantaient la puissance, la bonté, la supériorité de la nation anglaise ; et les Nègres du pays, qui n’étaient pas si bien traités par les Portugais, commencèrent à regarder ces nouveaux hôtes comme des libérateurs. Ils leur apportèrent tout l’or qu'ils purent trouver dans leur contrée, qu’on croit être, suivant la description qu’en fait Towtson, le petit Commendo, à peu de distance de la Mina.

Le dernier voyage de Towtson fut le plus malheureux. Il s’embarqua avec trois vaisseaux et une pinasse. Il fut d’abord maltraité dans sa route par les flottes d’Espagne et de Portugal, qu’il rencontra successivement à la vue des côtes de Barbarie. Les maladies ravagèrent son équipage. Arrivé à Ekke-Teki, il fut très-mal reçu des Nègres. Cette nation, naturellement inconstante, tantôt ennemie, tantôt admiratrice de ses tyrans, subjuguée tantôt par la force, tantôt par la superstition, était portée à croire que rien ne pouvait triompher des Portugais, qu’elle voyait établis depuis long-temps dans des pays où les autres nations d’Europe osaient à peine aborder. Les Nègres d’Ekke-Teki, prévenus par les Portugais, s’enfuirent tous à la vue des Anglais. Towtson prit le parti de visiter la ville ou habitation nommée Cormantin ; car il ne faut pas que ce nom de ville, souvent employé dans les relations, nous rappelle rien de ressemblant