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des Nègres commerçans, l’arrachèrent malgré lui à ce pénible exercice. Il alla avec eux brûler l’habitation nègre de Schamma, l’une des dépendances des Portugais, et ce fut le premier acte de destruction de la part des Anglais dans ce commerce d’Afrique, qui n’a guère été depuis, tant du côté des Nègres que de celui des Européens, qu’un trafic de violences et de brigandages, où l’on vend ce qui n’appartient ni à l’acheteur ni au vendeur, la liberté de l’homme.

Towtson arriva à l’île de Wight dans un état déplorable : il ne ramenait qu’un seul vaisseau, dont l’équipage pouvait à peine suffire à la manœuvre ; il en avait abandonné un qu’il n’était plus possible de conserver, et le troisième avait été obligé de relâcher au cap Finistère.

On omet quelques voyages particuliers qui ne produisirent rien d’important ; et qui ne contiennent que ces espèces d’aventures qui semblent romanesques, parce que l’imagination de quelques écrivains s’est amusée à en retracer de semblables, mais qui souvent ne sont malheureusement que trop réelles, et passent même les fictions inventées pour l’amusement des lecteurs. Tel est, par exemple, le voyage de l’Anglais Baker, qui, ayant quitté son vaisseau pour entrer dans une chaloupe avec huit de ses compagnons pour reconnaître le pays, fut jeté par un coup de vent sur une côte déserte où il échoua, et se vit long-temps dans la plus horrible situation, pressé par le