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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/216

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qui paraissait lui être dévoué, fit présenter au pacha une requête assez hardie, par laquelle il lui déclarait qu’en quittant la rade de Moka, il avait donné ordre aux commandans de ses vaisseaux de suspendre les hostilités pendant vingt-cinq jours, et d’en user ensuite à leur gré, si dans cet espace de temps ils ne recevaient aucune nouvelle de lui ; que, ce terme étant expiré, il prenait la liberté d’en avertir le pacha, afin qu’il daignât se hâter de terminer son affaire, ou de lui donner quelques favorables assurances qu’il pût communiquer à ses officiers, sans quoi il ne pouvait répondre que, se voyant sans chef, ils ne se portassent à la violence. Cette requête, qui renfermait une menace que l’on savait pouvoir être effectuée, fit impression sur le pacha. Deux jours après, l’amiral eut l’assurance de sa liberté prochaine, et l’on n’attendit, pour le renvoyer à Moka, que l’arrivée de quelques autres Anglais qui avaient été arrêtés à Aden. Middleton vit une seconde fois le pacha, qui dans cet intervalle avait été nommé visir ; il en reçut un accueil assez flatteur : on lui dit que, lorsqu’il serait arrivé à Moka, la plus grande partie de ses gens pourraient retourner aussitôt sur leur bord ; mais qu’il serait retenu dans la ville avec quelques officiers jusqu’à ce que les vaisseaux qu’on attendait de l’Inde fussent arrivés dans le port. Cette précaution montrait la crainte qu’avaient les Turcs que les Anglais, pour se venger, n’arrêtassent les vaisseaux commercans de