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pêchent pas les chèvres et les moutons d’y paître tranquillement ; mais il y a peu de bêtes à cornes, et moins encore de chevaux. Les vallées sont sèches et sablonneuses ; elles ne laissent pas de produire de l’orge et du froment médiocre. Du côté du nord, à la distance d’une lieue, elle a une autre petite île qui se nomme Gratiosa. Les plus grands vaisseaux passent sans danger dans l’intervalle.

On ne croit Fuerte-Ventura éloignée que de cinquante lieues du promontoire de Guer en Afrique, et de dix-huit à l’est de la grande Canarie. On lui donne vingt-trois lieues de long sur six de large ; elle appartient au seigneur de Lancerotta. Ses productions sont le froment, l’orge, les chèvres et l’orseille ; elle ne produit pas plus de vin que Lancerotta.

Dapper dit que Fuerte-Ventura a trois villes sur les côtes : Lanagla, Tarafalo et Pozzo-Negro. Du côté du nord, elle a le port de Chabras et un autre à l’ouest, dont on vante la bonté. Entre cette île et celle de Lancerotta, les plus nombreuses flottes peuvent trouver une retraite sûre et commode ; mais la côte est dangereuse au nord-est, et la mer y bat continuellement contre une multitude de rocs.

Il manque tant de circonstances aux anciennes descriptions du pic de Ténériffe, qu’il doit être agréable au lecteur de les trouver ici rassemblées dans un nouvel article, d’après les relations des voyageurs modernes[1].

  1. Ceci est écrit en 1780.