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sous les rocs pour s’y reposer ; mais ils ne purent découvrir d’où venait l’inflammation, ni ce que devenaient ensuite les ruisseaux ardens.

Vers cinq heures du soir, i]s arrivèrent au sommet de la montagne, où ils trouvèrent un fort gros arbre, que les Espagnols appellent el Pino de la Merianda, c’est-à-dire l’arbre de la Collation. Le feu que différent voyageurs ont fait au pied en a découvert le tronc, et fait couler beaucoup de térébenthine. Nos Anglais en allumèrent un grand à peu de distance, et s’arrêtèrent pour se rafraîchir. Ils aperçurent quantité de lapins, qui ont peuplé ces lieux déserts et sablonneux. Depuis cet endroit, quoique assez près du pain de sucre, on est fort incommodé par l’abondance du sable.

Ils se remirent en marche vers six heures et trois quarts d’heure après ils arrivèrent à Portillo, c’est-à-dire à l’ouverture de plusieurs grands rocs, d’où ils recommencèrent à découvrir le pic, qui ne leur paraissait plus qu’à deux milles et demi d’eux. Leur guide les assura qu’ils étaient à la même distance du port. Mais le pic ne cessait pas de leur paraître enveloppé de nuées blanches. À sept heures et demie, ils arrivèrent à las Faldas, c’est-à-dire aux avenues du pic, d’où jusqu’à la Stancha, qui n’est qu’à un quart de mille du pain de sucre, ils eurent à marcher sur de petites pierres si mobiles, que les chevaux, y enfon-