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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/350

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Roberts dit qu’il pourrait s’étendre fort au long sur les manufactures de coton des îles du cap Vert, et prouver que les vaisseaux anglais pourraient s’y fournir, à beaucoup meilleur compte qu’en Angleterre, des étoffes qui servent au commerce des esclaves en Guinée ; mais qu’il n’oserait décider en général si ce serait à l’avantage de l’Angleterre. Il pourrait, dit-il, s’étendre sur le nitre que plusieurs de ces îles produisent ; mais il croit s’être assez expliqué sur un point qui était presque inconnu en Europe ayant ce qu’il en a publié. À la vérité, continue-t-il, on avait transporté en Portugal, quelques années auparavant, une quantité considérable de nitre, tirée de l’île de Saint-Vincent ; et ce commerce avait été abandonné, sur ce qu’on croyait avoir découvert que la plus grande partie était de la nature du sel marin. Il avoue même qu’en ayant fait l’expérience, il avait trouvé qu’il s’allumait difficilement, qu’il ne s’en dissipait pas un huitième, et que le reste demeurait fixe comme le sel de mer. Mais il assure que dans la même île il en avait trouvé d’autres dont il ne restait pas la moitié après l’inflammation, et quelquefois même pas un quart. Dans l’île de Saint-Jean, il est si volatil et si inflammable, qu’il s’évapore entièrement, à l’exception de celui qu’on ramasse près de la mer. Roberts laisse aux curieux à trouver la raison de cette différence.

Sal était autrefois bien fournie de chèvres, de vaches et d’ânes ; mais, vers l’an 1705, peu