Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bitans de quelques îles s’en servent pour garnir leurs lits ; ou, s’ils en font des robes, c’est pour s’en servir fort rarement. L’auteur observe que c’est le meilleur amadou qu’il y ait au monde. Le bois de cet arbrisseau jette une flamme éclatante, mais ne dure pas long-temps au feu ; et lorsqu’il est bien sec, il s’enflamme par le seul frottement.

Entre plusieurs sortes de poissons qui abondent sur les côtes, il y en a un que les Nègres appellent méar, de la grandeur d’une morue, mais plus épais, qui prend le sel comme la morue. Roberts est persuadé qu’un vaisseau pourrait en faire plus tôt sa cargaison qu’on ne la fait de morue dans l’île de Terre-Neuve, et qu’elle se vendrait aussi bien, surtout à Ténériffe. Le sel étant si près, l’opération en serait plus prompte et se ferait, à moins de frais, d’autant plus que les Nègres de Saint-Antoine et de Saint-Nicolas sont d’une adresse extrême pour la pêche et la salaison.

On trouve plus souvent de l’ambre gris dans l’île de Sal que dans toutes les autres îles. Mais les chats sauvages et les tortues vertes en dévorent la plus grande partie. Le Guat remarque, avec Roberts, que la nature y forme elle-même le sel dans les fentes des rocs, sans autre secours que la chaleur du soleil. Cowley rend témoignage que de son temps les vaisseaux anglais venaient souvent charger du sel pour les Indes occidentales, et que les salines y avaient alors environ deux milles de longueur. Dampier dit