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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/371

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il en fit tomber, en le grattant, une véritable poudre ; les endroits grattés conservaient même pendant quelque temps l’apparence du vermeil doré. Dans quelques fontaines, les métaux se coloraient plus vite que dans d’autres, et l’aridité diminuait à proportion que la source était éloignée.

Roberts trouva différentes espèces de sable pesant, l’un d’un bleu noirâtre, l’autre tirant sur le pourpre ; l’autre clair et brillant ; l’autre d’un rouge foncé, etc. Il en trouva un qui surpassait le fer en pesanteur, et presque aussi pesant que le plomb ; il crut même avoir découvert de l’or ; mais les expériences qu’il fit, et pour lesquelles il n’avait d’instrumens que ses yeux et ses mains, n’ayant pas été suivies, quoiqu’il eût communiqué ses découvertes au gouverneur et à ses compatriotes anglais, le fait est au moins fort douteux.

L’île de Saint-Jean est d’une abondance extrême en poisson. Il y vient aussi quantité de tortues qui y laissent leurs œufs dans la saison des pluies ; mais les habitans ne les emploient pas plus à leur nourriture que ceux de San-Iago et de Saint-Philippe, quoique dans toutes les autres îles elles passent pour un mets délicieux, et que Roberts en juge de même. Le principal exercice des insulaires est la pêche à la ligne ; c’est ce qui les rend si attentifs au naufrage des vaisseaux, et si avides des moindres instrumens de fer qu’ils peuvent sauver.