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Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/90

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ce soir même. C’est Dieu qui nous a envoyé aujourd’hui son représentant.

Le pêcheur et sa femme furent très surpris par ce discours. Depuis longtemps déjà ils considéraient les deux jeunes gens comme des fiancés, mais le chevalier n’ayant jamais encore parlé de ses intentions de mariage, la soudaineté de cette déclaration, la hâte avec laquelle le grand événement s’annonçait ne laissèrent pas de les dérouter quelque peu. Quant à Ondine, elle était devenue tout à coup très sérieuse, et, les yeux baissés, elle paraissait réfléchir à son tour profondément. Le prêtre demanda des explications, des renseignements détaillés et s’informa si les vieillards consentaient à cette union. Après s’être bien entendu sur tous les points, de part et d’autre, on tomba d’accord, et tous furent à la joie. La bonne vieille se mit sans plus tarder en devoir de donner à la chaumière son plus bel air de fête, et elle alla chercher dans sa chambre deux beaux cierges qu’elle avait un jour rapportés de la ville et mis de côté pour cette circonstance solennelle.

Huldbrand, cependant, cherchait à détacher de sa chaîne d’or deux anneaux dont il eût fait l’alliance d’Ondine et la sienne. Mais la jeune fille, le voyant occupé à ce travail, l’arrêta et lui dit :

— N’abîme pas cette chaîne, Huldbrand ; mes parents avaient prévu qu’un jour viendrait où je me marierais, et ils ne m’ont pas laissée sur cette terre pauvre comme une mendiante.