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§ III — Interprétations de la liste considérée dans son ensemble.


Nous avons, pour chacun des membres, énuméré et classé les diverses explications canoniques et autres. Ces explications, si ingénieuses et fondées qu’elles puissent être dans le détail, sont souvent inconciliables et inadmissibles quand on vient à examiner l’ensemble. Il nous faut maintenant passer en revue quelques-unes des théories par lesquelles on a prétendu les ramasser dans une synthèse organique. — Rien n’empêche d’ailleurs de supposer que les premiers rédacteurs ont su, ou à peu près, ce qu’ils voulaient dire, de supposer que les théologiens tard venus n’ont fait que dégager le dogme ancien encombré par l’exégèse. Nous ne prendrons pas parti là-dessus.


1. Les premières considérations que nous ayons à exposer sont l’application à la liste canonique d’un système raisonné et raisonnable sur les doctrines que doit enseigner le Pratītyasamutpāda, s’il est bien construit en effet ; et ces considérations ont pour point de départ la deuxième noble vérité, en laquelle nous avons reconnu l’origine et la première ébauche de toute cette partie de la discipline bouddhique[1].

  1. Ce paragraphe, développement d’un mémoire du Congrès d’Alger, était écrit lorsque je pris connaissance du Compendium of Philosophy de Shwe Zan Aung édité par Mrs Rhys Davids (PTS. 1910), voir p. 259 et suiv. et la planche p. 262. — Je suis d’accord sur tous les points avec M. S. Z. Aung ; un seul excepté. Je préfère l’autorité du Vibhaṅga à celle du Commentaire de l’Abhidhammasaṅgaha : donc le kammabhava est bien causé par l’upādāna (Vibhaṅga, 137 contre le texte cité par Aung 262). — Je ne crois pas que upapattibhava ou uppattibhava puisse s’en-