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Page:Laisnel de La Salle - Croyances et légendes du centre de la France, Tome 1.djvu/189

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CHAPITRE TROISIÈME

LES CARROIRS.

En beaucoup de lieux, on vous montrera les carrois où se tenait, où se tient peut-être encore le sabbat.
(M. Raynal, Histoire du Berry, t. IV, p. 304.)

Nous donnons les noms de carroirs, carrois, à tous nos carrefours champêtres, c’est-à -dire à tout terrain vague et désert où viennent se croiser plusieurs chemins.

Notre terme carroi, qui autrefois était français, a beaucoup d’affinité avec le mot carrau qui, en roman, a la signification de voie, chemin, ainsi qu’avec l’italien carro, employé pour char.

« Disans le tout avoir été faict par les bergiers et mestaiers de Grandgousier, près le grand carroy par de là Seuillé.  »
(Rabelais, Gargantua, liv. I, ch. xxvi.)

Et ainsi triste en haste s’en alloit
Par maint carroy, par maint canton et place.

(Clément Marot, l’Amour fugitif.)

« Ce n’était pas peu de chose que d’arracher l’équipage des ornières qui avoisinaient alors le carroir de Beauvais. »
(H. de Latouche, le Déshérité.)