CHAPITRE TROISIÈME
LES CARROIRS.
Nous donnons les noms de carroirs, carrois, à tous nos carrefours champêtres, c’est-à -dire à tout terrain vague et désert où viennent se croiser plusieurs chemins.
Notre terme carroi, qui autrefois était français, a beaucoup d’affinité avec le mot carrau qui, en roman, a la signification de voie, chemin, ainsi qu’avec l’italien carro, employé pour char.
« Disans le tout avoir été faict par les bergiers et mestaiers de Grandgousier, près le grand carroy par de là Seuillé. »
(Rabelais, Gargantua, liv. I, ch. xxvi.)
Et ainsi triste en haste s’en alloit
Par maint carroy, par maint canton et place.
« Ce n’était pas peu de chose que d’arracher l’équipage des ornières qui avoisinaient alors le carroir de Beauvais. »
(H. de Latouche, le Déshérité.)