Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 10.djvu/585

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 573 —

CHAPMAN — CHAPONNIËRE

Bibl. : Eloges par N. Hallstrœm ; Carlskrona, 1818, in-8 et par Franzen, dans Actes de l’Acad. suéd., t. VIII, 1821.

CHAPMAN (John), publiciste anglais, né à Longhborough (Leicester) le 20 janv. 1801, mort le 11 sept. 1854. Fils d’un horloger et employé d’abord par son père, il se distingua dès sa jeunesse par son amour de l’étude, sa passion des livres et l’ingéniosité de ses inventions mécaniques. Il créa une fabrique de métiers à dentelles qui fut ruinée par le manque de débouchés, l’exportation de ces métiers étant interdite. Réduit à travailler comme ouvrier dans une fabrique d’instruments de mathématiques (1834), il déploie une énergie extraordinaire ; devient en 1836 le principal organisateur des voitures connues à Londres sous le nom de Hansomcabs, collabore aux principaux journaux politiques et économiques de Londres et conçoit le projet du grand chemin de 1er de l’Hindoustan. A partir de ce moment (1844), il s’attache surtout à l’étude des questions indiennes et prend l’initiative de grandes entreprises qui furent plus tard menées à bien, telles que le plan d’irrigations de l’Inde, la réforme financière et la réforme du gouvernement. Son nom est encore cité dans les débats au sujet de l’Hindoustan. L. Bougier.

CHAPOIS. Com. du dép. du Jura, arr. de Poligny, cant. de Champagnole ; 401 hab.

CHAPON, CHAPONNAGE. I. Economie domestique. — On donne le nom de chapon, au coq chez lequel ou a éteint la faculté de se reproduire. Dans cet état, les coqs prennent plus de développement, leur engraissement est plus facile et leur chair est plus délicate. Le chapounage est déjà mentionné dans le Lévitique des Hébreux, Hésiode en parle également dans son poème des Ouvrages et des Jours. Cependant quelques écrivains latins ont prétendu que le chaponnage était originaire de la Celtique, et que de là il se serait répandu. Quoi qu’il en soit, le chaponnage faisant cesser chez les coqs la faculté de se reproduire, qui les dessèche et les amaigrit (bon coq n’est jamais gras) a une influence très salutaire sur la qualité de la viande. Dès qu’il est chaponné, le coq change complètement d’allures et de caractère. Il perd cette fierté, cette mâle assurance dans le maintien qui était son apanage caractéristique (V. Coq) ; il perd jusqu’à sa voix, dit M. L. Lemoine. Un autre fait très curieux à noter et qui prouve bien mieux encore combien le caractère du chapon est modifié et efféminé, c’est que, dans certains élevages, on peut lui confier la garde des poussins. Notons encore que le chapon n’est presque plus sujet à la mue ; en outre, les coqs le traitent durement, les poules semblent le regarder avec dédain. Il devient un être isolé, dont toutes les facultés vitales sont annihilées ; il ne conserve plus que trois fonctions : la digestion, le sommeil et l’engraissement.

II. Art culinaire. — Les chapons de sept à huit mois, bien engraissés, sont les seuls bons à manger. Leur chair est alors tendre, blanche et fort succulente ; plus tard elle devient dure et rouge. Les chapons du Mans jouissent d’une réputation méritée. — On les prépare de différentes manières : Chapon à la broche (V. Poularde rôtik). Chapon au riz. Après l’avoir vidé et bridé, on le flambe très légèrement. On l’essuie, on lui place sur l’estomac trois ou quatre tranches de- citron et ou l’enveloppe de bardes de lard, maintenues avec de la ficelle. Pui> on le met cuire pendant une heure environ dans une casserole avec une garniture de carottes et d’oignons. On mouille avec du bouillon ou du consommé. D’autre part, on fait cuire du riz que l’on arrose avec la cuisson du chapon. On le lie, sans le tenir trop épais, avec trois ou quatre jaunes d’o'ufs qu’on délaye avec de la crème et quelques morceaux de beurre et on le dresse sous le chapon. Chapon poêlé. Il se prépare connue ci-dessus, sans employer le riz.

CHAPON (Léon-Louis), graveur français, né à Paris le 5 mars 1836. Elève de M. Trichon (1851), il suivit les cours de l’Ecole des beaux-arts de 1853 a 1855. Ses premiers travaux furent exécutes pour l’Histoire popu-

laire de la France, de M. V. Duruy, le Journal pour tous, le Tour du monde, et particulièrement pour l’Histoire des peintres de toutes les écoles, de Charles Blanc, à laquelle il fournit pendant vingt années (1856-1876) un grand nombre de sujets, gravés sur bois. M. Chapon a collaboré à beaucoup d’autres publications, telles que : Charlemagne, Saint Louis, Sainte Elisabeth, de Hongrie, Saint Martin, de Tours, édités par Maine, pour lesquels il a gravé les compositions d’Olivier Merson ; les Annales archéologiques de Didron, le Monde illustré, l’Illustration, la Bible de Gustave Doré, l’Histoire du Consulat et de l'Empire, de Thiers ; les Grandes Usines de Turgan, le Magasin pittoresque, la Bible illustrée et les Œuvres de Shakespeare, éditées par Cassel Peter et Golfiu, à Londres ; la Gazette des Beaux-Arts, etc. Plusieurs des planches destinées à ces ouvrages ont figuré aux salons annuels depuis 1859. La dernière et la plus importante des œuvres de M. Chapon est la reproduction du Jugement dernier de Michel-Ange. Cette gravure, qui lui a coûté de longues années de travail, ne mesure pas moins de 0m50 en largeur et de 0m65 en hauteur. L’Attaque de la porte de Constantine, exposée au Salon de 1866, lui valut la médaille d’or. M. Chapon a également obtenu de nombreuses récompenses à l’étranger : à Vienne (1873), à Londres (1874), à Melbourne (1888). En 1864, il fut nommé professeur de gravure sur bois à Notre-Dame-des-Arts de Neuilly. G. Vinot.

CHAPONNAY. Com. du dép. de l’Isère, arr. de Vienne, cant. de Saint-Symphorien-d’Ozon ; 1,230 hab.

CHAPONNIËRE (J.-L.), sculpteur, né à Genève, mort en juin 1835. Elève de Pradier, il travailla surtout en Fiance. Il exposa au Salon de 1831 à 1835. Son œuvre principale est le bas-relief de la Prise d’Alexandrie pour l’arc de triomphe de l’Etoile (1834). Sa dernière œuvre : David vainqueur de Goliath rendant grâces à Dieu de sa victoire, lut exposée en 1835 ; elle est placée au Bastion, à Genève, où le musée Rath renferme quelques œuvres de lui.

CHAPONNIËRE (Jean-François), poète et littérateur suisse, né à Genève le 18 mai 1769, mort le 14 avr. 1856. Fils d’un horloger, il passa sa jeunesse à Constance où sa famille s’était fixée en 1786 à la suite des troubles de 1782 et de la victoire remportée par les Négatifs. Rentré dans sa patrie en 1789, il s’associa à ceux de ses amis qui demandaient avec le rappel des exilés de sérieuses réformes constitutionnelles, fut l’un des fondateurs de la Société de J.-J. Rousseau dont il célébra les mérites dans un hymne fort applaudi lors de son apparition, et participa à la révolution de 1792 tout en désapprouvant ses mesures sanguinaires. En 1814, il chanta l’indépendance de Genève et sa réunion à la Suisse dans une pièce devenue promptement populaire : « Enfants de Tell, soyez les bienvenus. » Toutefois, ses opinions libérales Pécartèrent, sous le gouvernement aristocratique de la Restauration, de toute participation aux fonctions publiques ; il ne fut élu membre du Conseil représentatif qu’après les événements de 1830. Le Journal de Genève le compta en 1826 parmi ses fondateurs. Le genre cultivé avec prédilection par lui fut celui de la chanson où, en dépit de quelques tournures démodées et ultra-classiques, il déploya beaucoup d’enjouement, de naturel, de fine ironie. Son chef-d’œuvre est le Barbier optimiste, l’histoire d’un Figaro gascon qui, dans toutes les révolutions de la France, depuis 178 !) jusqu’en 1830, s’est toujours rangé du côté du vainqueur en faisant une pirouette et en répétant avec une sérénité imperturbable : // fallait ça. Ernest Stroehlin.

CHAPONNIËRE (Jean-Jacques), historien suisse, fils du précédent, né à Genève le 1er juil. 1805, mort le 10 nov. 1859. Il fit ses études médicales à Paris, et exerça son art à Genève. Le Dr Chaponnière a été, avec MM. Paul Lullin et Edouard Mallet, un des rénovateurs de l’histoire de Genève par la consultation directe des documents originaux el le rigoureux emploi d’une saine méthode critique. Les