Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/111

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lâta, qui fut tué par Carna, fils de Radhâ[1]. Bhallâta était un guerrier magnanime, fait pour honorer sa famille ; son fils[2] fut insensé et causa la perte de cette maison des Nîpas ; à cause de lui, Ougrâyoudha extermina[3] tous les membres de cette famille, et vint ensuite périr sous mes coups, emporté par sa déraison ; prince ambitieux, n’ayant d’autres pensées que celles de son orgueil, et ne se plaisant que dans le désordre.

Youdhichthira dit :

De qui était fils cet Ougrâyoudha ? quelle était sa famille ? dis-moi comment il a trouvé la mort sous tes coups.

Bhîchma reprit :

Adjamîdha avait eu un fils, nommé Yavînara[4], qui régna et se distingua par sa sagesse. Yavînara donna le jour à Dhritimân ; Dhritimân, à Satyadhriti ; Satyadhriti, au vaillant Dridhanémi ; Dridhanémi, au pieux Soudharman ; et Soudharman, au grand Sârwabhôma, ainsi appelé parce qu’il fut roi de toute la terre. Dans sa nombreuse lignée exista Mahân, honneur de la race de Pourou. Mahân fut père du roi Roukmaratha ; Roukmaratha, de Soupârswa ; Soupârswa, du sage Soumati ; Soumati, du vaillant Sannati ; et Sannati, du puissant Crita, disciple du fameux Hiranyanâbha, surnommé Côsalya. C’est Crita qui divisa en vingt-quatre chapitres le Sâma-Véda : de là vient que dans le Prâtchya[5], les Brahmanes qui lisent le Sâma sont appelés de son nom Cârtis. Il eut pour fils cet Ougrâyoudha qui pouvait faire la gloire

  1. Carna était fils naturel de Countî, mère des Pândavas. Il fut exposé par elle sur les bords de l'Yamounâ, et recueilli par Radhâ, femme de l'écuyer de Dhritarâchtra. Celle-ci l'éleva, ce qui l'a fait appeler fils de Radhâ. Carna fit la guerre aux Pândavas ses frères, et périt de la main d’Ardjouna.
  2. Ce fils n'est pas nommé ; l’auteur ne le désigne que sous le nom général de Nîpa.
  3. Cette destruction ne fut pas générale, puisque le petit-fils de Nîpa, Prichata, monta depuis sur le trône après la mort de l'usurpateur Ougrâyoudha.
  4. D'autres donnent pour père à Yavînara le prince Dwimîdha, frère d'Adjamîdha. Fr. Hamilton suppose que, fils d’Adjamîdha, Yavînara avait été adopté par Dwimîdha.
  5. Ce mot me fait soupçonner que le royaume de ces princes était précisément une contrée du Prâtchya, pays à l'orient de la Saraswatî, et comprenant le Tirhut et le Béhar méridional. C'était là qu'habitaient les Prasii.