Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/118

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votre perte : vous serez écrasé comme l’insecte méprisable. Voilà les maximes d’Ousanas, maximes que doit retenir le sage et celui qui veut sa propre sûreté. Pour moi, j’ai commis envers toi une faute horrible, j’ai ôté à ton fils la lumière du soleil : je ne puis plus me fier à toi. » À ces mots, l’oiseau s’envola dans les airs.

Voilà le récit que tu m’avais demandé, ô roi, sur Brahmadatta : telle est l’histoire de Poûdjaniyâ, tels sont les renseignements que tu désirais sur le srâddha, ô sage Youdhichthira Je te dirai maintenant l’antique histoire que Sanatcoumâra a racontée à Mârcandéya pour lui prouver l’avantage du srâddha et des bonnes œuvres. Ecoute, ô grand roi, ce qui arriva pendant sept naissances successives à Gâlava, à Candarîcha, à Brahmadatta et aux autres Brahmanes, compagnons de leurs pieux exercices.


VINGT-UNIÈME LECTURE.

TRANSMIGRATIONS DES SEPT BRAHMANES.

Mârcandéya dit à Bhîchma.

Le monde est fondé sur le srâddha ; c’est de ce dernier que provient l’yoga. Je vais donc te dire quels sont les fruits souverains du srâddha, et ce que Brahmadatta en a obtenu pendant sept renaissances. Ô fils de Bharata, celui-ci ne se forma que peu à peu à la science du devoir. Or, il était arrivé que dans un srâddha, ce qui devait préjudicier au devoir servit au contraire aux Brahmanes compagnons de Brahmadatta. Voici le fait.

L’œil divin, que m’avait donné Sanatcoumâra, me fit apercevoir les sept Dwidjas[1] dont il m’avait parlé, infidèles à leurs règles sacrées, et du reste attachés au culte des Pitris. Ils portaient des noms conformes à leurs œuvres : on les appelait Vâgdouchta, Crodhana, Hinsa, Pisouna, Cavi, Swasrima et Pitrivarttin : ils étaient fils de Côsica et disciples de Gârgya. Leur père étant venu à mourir, ils commencèrent les cérémonies prescrites sous la direction

  1. Dwidja signifie ici Brahmane.