Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/164

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En ce temps, un prince Râkchasa, nommé Kchémaca, occupa la ville de Bârânasî, qui devait rester déserte pendant mille ans, par suite d’une malédiction prononcée contre elle par le sage et grand Nicoumbha. Voyant sa capitale sous le coup de cette imprécation, le roi Divodâsa habita, non loin de là, une ville charmante sur les rives de la Gomatî. Bârânasi avait auparavant appartenu à Bhadrasrénya, prince de la famille d’Yadou, qui trouvait son bonheur dans les œuvres de pénitence[1]. Il eut cent fils habiles à tirer de l’arc : le roi Divodâsa les avait tués, et s’était emparé de leur capitale.

Le fils de Divodâsa fut un héros : on l’appela Pratardana. Il eut deux fils, Vatsa et Bharga. Le fils de Vatsa fut Alarca, prince qui sut se faire respecter sur la terre[2].

(Cependant il était resté un fils de Bhadrasrénya, nommé Dourdama, que Divodâsa avait épargné parce qu’il était encore enfant. Maître de tout l’héritage d’Hêhaya, ce prince céda à Divodâsa les domaines de son père. Bhîmaratha avait aussi laissé un autre fils, nommé Achtâratha : généreux Kchatriya, ce souverain jaloux de mettre un terme à toutes les inimitiés, rendit à Dourdama la partie de son héritage qu’il possédait et qui lui avait été enlevée dans son enfance par Divodâsa[3].)

Alarca, roi de Câsi, fut attaché à la loi divine et ami de la vérité. Il régna soixante-six mille ans[4] : son royaume avait une grande étendue. Noble rejeton de la maison de Câsi, il fut beau de sa personne, et conserva toujours sa jeunesse, par un privilège particulier que lui donna Lopâmoudrâ[5]. Il obtint aussi de cette sainte la faveur d’une longue vie. Quand le temps de l’imprécation fut terminé, le vaillant Alarca donna la mort au Râkchasa Kchémaca, et vint habiter la belle ville de Bârânasî.

Le fils d’Alarca fut le prince Sounîtha : Sounîtha donna le jour à l’illustre Kchémya ; Kchémya, à Kétoumân ; Kétoumân, à Varchakétou ; Varchakétou,


    dans la xxixe lect. : il y a seulement ici quelques vers de plus, qui servent à expliquer plusieurs endroits trop concis de l'autre lecture.

  1. Cette phrase manque sur le man. bengali.
  2. Cette périphrase est la traduction du mot सन्नतिमन् Sannatimân, épithète donnée ici au roi Alarca. Dans la xxixe lecture, le fils de ce prince se nomme Sannati.
  3. J'ai traduit ce passage sans être bien assuré du sens. Il y a confusion dans les phrases, et transposition dans les vers. J'en ai tiré ce que j’ai pu, et j'en avertis le lecteur.
  4. Exagération plus que poétique, que le lecteur réduira peut-être à soixante-six ans.
  5. Lopâmoudrâ était la femme du saint Mouni Agastya.