Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/178

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avec amour et inquiétude ; pourquoi tardes-tu ? » L’enfant lui répondit des entrailles de sa mère : « Si vous me promettez une vache par jour[1] (gândiné), je naîtrai aussitôt. » Son père fit cette promesse et lui tint parole.

Swaphalca eut pour fils Acroûra, prince généreux, aimant les sacrifices, vaillant, instruit dans la science sacrée, hospitalier et magnifique en présents. Il lui donna des frères, comme Oupamadgou, Madgou, Mridoura, Arimédjaya, Arikchipa, Oupékcha, Satroughna, Arimardana, Dharmadhrik, Yatidharma, Grighramodja, Andhaka, Avâha, Prativâha, et une sœur nommée Soundarî.

D’Acroûra et de la belle Ougrasénâ, ô fils de Courou, naquirent Praséna et Oupadéva semblables à des dieux.

Les fils de Tchitraca furent Prithou, Viprithou, Aswagrîva, Aswabâhou, Soupârswaca, Gavéchin, Arichtanémi, Aswa, Soudharman, Dharmabhrit, Soubâhou, Vahoubâhou, et deux filles, Sravichthâ et Sravanhâ.

De Dévamîdhoucha et d’Asmakî, Soûra reçut le jour. Il eut de Bhodjî dix enfants, dont l’aîné fut le puissant Vasoudéva, nommé aussi Ânacadoundoubhi[2], parce qu’à sa naissance les tambours retentirent dans le ciel et sur la terre. Une grande pluie de fleurs tomba sur la maison de Soûra. Dans ce monde mortel, rien n’était comparable à lui pour la beauté ; c’était le plus distingué, le plus aimable d’entre les hommes, et son doux éclat était pareil à celui de la lune.

Les neuf autres fils de Soûra furent Dévabhâga, Dévasravas, Anâdhrichti, Canavaca, Vatsavân, Grindjima, Syâma, Samîca et Gandoûcha. Soûra eut encore cinq filles, Prithoukîrtti, Prithâ, Sroutadévâ, Sroutasravâ et Râdjâdhidévî. Elles devinrent mères de nobles héros.

Gounti, connu sous le nom de Countibhodja[3], voulut adopter Prithâ. Soûra la remit entre les mains de ce vieux et respectable prince : de là vient

  1. L’auteur, comme on le voit, ne résiste jamais au désir de donner de mauvaises étymologies des noms propres.
  2. Mot composé de आनक​ et de सुन्सुभि ; ces mots signifient un grand et large tambour.
  3. Le mot Bhodja, qui est le nom d’une famille de princes, semble aussi quelquefois synonyme du mot roi. Countibhodja veut dire ou le roi de Counti, ou le Bhodja distingué par le nom de Counti. Les Bhodjas descendent de Drouhya, fils d’Yayâti : leur ville, Bhodjapoura, était au sud du Gange. M. Wilson la retrouve dans Bhâgalpore. Toutefois la filiation de ces Bhodjas n’est pas bien claire.