Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/186

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Sâtwata. Sa postérité fut nombreuse, et composée des Bhodjas, surnommés Mârticâvatas.

Andhaca épousa la fille de Câsya ; il en eut quatre fils, Coucoura, Bhadjamâna, Sama et Cambalavarhicha.

Coucoura donna le jour à Dhrichnou ; Dhrichnou, à Capotaroman ; Capotaroman, à Têttiri ; Têttiri, à Pounarvasou ; et Pounarvasou, à Abhidjit. Abhidjit eut deux enfants très-fameux, Ahouca et Ahoukî.

C’est d’Ahouca que les poëtes disent dans leurs vers : « Que ce grand prince marche le premier, pareil au soleil, accompagné d’un cortège d’officiers habillés de blanc, chargé d’un bouclier que recouvrent quatre-vingts cuirs d’animaux[1]. Pour marcher avant Bhodja[2], il faudrait avoir plus d’enfants que lui, il faudrait être plus libéral, entouré de plus de cent mille combattants[3], plus renommé par des œuvres pieuses et la magnificence des sacrifices. Bhodja possède dans l’orient dix mille éléphants armés en guerre, ornés de drapeaux, formant des attelages superbes, dix mille chars retentissants comme le bruit du tonnerre, vingt et un mille cakchâs[4] d’or et d’argent ; il en possède autant dans le nord. Près de lui sont d’autres Bhôdjas, qui protègent au loin la terre, et ornés de riches ceintures que garnissent de bruyantes clochettes. »

Les Andhacas donnèrent Ahouki sa sœur aux Avantis.

Ahouca eut de Câsyâ deux fils, pareils à deux immortels : Dévaca et Ougraséna. De Dévaca naquirent quatre fils, semblables à des dieux : Dévavân, Oupadéva, Soudéva et Dévarakchita ; et sept filles qu’il donna à Vasoudéva :

  1. Ainsi dit le texte : अशीतिचर्मणायुक्तः. L’exagération poétique est ici bien forte, et cependant elle rappelle ce que les Grecs disaient aussi de leur Ajax, dominus clypei septemplicis.
  2. J’ai déjà fait remarquer que ce mot est ou un nom de famille, ou une expression générale qui remplace le mot roi.
  3. J’ai pris sur moi de corriger ici mon texte, et de lire नासहस्त्रशतायुधः, au lieu de आयुष​, leçon que portent les deux manuscrits dévanâgaris. Le bengali donne आयुष​. Mon habile et savant maître, M. de Chézy, croyait que आयुष​ pouvait bien être considéré comme un adjectif au nominatif singulier ; mais comme sa mort, malheureusement trop prématurée pour la science, m’a empêché de lui soumettre de nouveau ce passage, j ai mieux aimé hasarder ma correction. Les deux leçons peuvent jusqu’à un certain point être ramenées à une même idée, centum millia habens telorum, ou bien vitarum (hominum).
  4. La cakchâ est une mesure de poids dont se servent les joailliers. On la nomme aussi goundjâ et rakticâ (retti). Voy. ces mots dans le Dictionnaire de M. Wilson.