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HARIVANSA.

remit de sa propre main le Syamantaca : le héros satisfait reçut cette pierre pour la lui rendre aussitôt ; et le fils de Gândinî, après l’avoir prise des mains de Crichna, l’attacha sur sa poitrine et brilla de tout l’éclat du soleil.

L’homme qui, pur et recueilli, écoute cette histoire, obtiendra un jour le bonheur céleste. Sa gloire et sa renommée, ô prince, s’étendront jusqu’au monde de Brahmâ. N’en doute point, je ne te dis ici que la vérité[1].

QUARANTIÈME LECTURE.

DÉSIR DE CONNAÎTRE LA GRANDE MERVEILLE.

Djanamédjaya[2] dit :

Les Pourânas rapportent la manifestation du tout-puissant Vichnou sous la forme d’un sanglier[3] : elle y est racontée par les sages. C’est une histoire dont je ne connais point les détails. Quels furent les motifs et le but de l’apparition de cet être merveilleux ? ses œuvres et ses qualités ? sa nature, sa forme, son essence divine, sa grandeur, sa vie enfin et ses actions ? Un jour que les Brahmanes, rassemblés pour le sacrifice, se livraient à des disputes de rivalité, Crichna-Dwêpâyana[4] leur raconta les aventures du grand sanglier, et leur dit comment Nârâyana, sous cette forme, éleva sur une de ses défenses la terre plongée dans les eaux de la mer.

  1. Ce paragraphe ne se trouve que sur le manuscrit dévanâgari de Paris.
  2. L’intervention de Djanamédjaya dans cette lecture est une faute de goût : car il y parle comme un maître et non plus comme un disciple qui a besoin de s’instruire. Au reste, son discours est formé de morceaux que l’on retrouvera en différents endroits des lectures subséquentes.
  3. Le mot sanscrit pourrait aussi se traduire par cochon ou pourceau. Sur les monuments égyptiens, le cochon joue un rôle particulier : à la suite des inondations, il aime à se plonger dans le limon ; et il est devenu, par cette raison, le symbole de la nature qui renaît à la suite des pluies ou des déluges. Quoi de plus conforme aux idées des mythologues, que de choisir, pour relever la terre submergée, un animal accoutumé à se vautrer dans les eaux immondes et bourbeuses ?
  4. Même personnage que Vyâsa, fils de Parâsara et de Satyavatî. C’est lui que l’on regarde comme l’auteur du Mahâbhârata ; c’est aussi à lui que l’on attribue les Pourânas.