Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/25

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Tant que le Créateur, distingué par le nom d’Âpava, parce qu’il se jouait sur les eaux[1], fut occupé de cette première œuvre, les êtres qu’il produisait ne se multipliaient point. Il se partagea lui-même en deux moitiés, dont l’une fut mâle, l’autre femelle : dans cette seconde moitié de lui-même, il forma l’immense variété des êtres, embrassant tout de sa grandeur, et pénétrant tout ce qui existe dans le ciel et sur la terre[2] : de cette circonstance est venu le nom de Vichnou. Il créa Virâdj : Virâdj donna le jour au premier homme (Pouroucha) ; et ce Pouroucha est le premier Manou. Chaque Manou règne pendant une période de temps appelée manwantara. Celui qui préside au second manwantara est surnommé Âpava[3]. Ainsi Pouroucha Manou fut père et roi des hommes. Cette création, issue de Nârâyana, fut faite sans le concours des sexes.

Celui qui aura bien connu l’histoire de cette première création, obtiendra ce qu’il aura désiré, une longue vie, de la gloire, des richesses, de la famille.

DEUXIÈME LECTURE.

NAISSANCE DE DAKCHA.

Vêsampâyana dit :


Grand prince, quand Âpava, père des êtres, eut achevé sa création, Pouroucha Manou prit pour épouse Sataroûpâ, qui n’avait point eu de mère, mais qui était née de la volonté pieuse[4] du Créateur, dans le temps


    ces deux maîtres, je dirais que ce mot indique la présence du Créateur au milieu de son ouvrage ; et, ces mots de mon texte महिम्ना व्याप्य तिष्ठति, je les rendrais en latin par ceux-ci : magnitudine penetrans commoratur.

  1. Je dois cette explication à un commentaire inespéré que m’a fourni un de mes manuscrits.
  2. Voyez la note 16.
  3. Ce passage me semble incomplet. Un manuscrit porte mânasa au lieu d'âpava. Le Bhagavad-gîtâ dit que quatre Manous sont appelés Mânasas, parce qu’ils sortent de l’esprit de Dieu, lect. x, sl. 6.
  4. Le texte porte धर्म्मेण. J’ai d’abord cru que ce pouvait être un nom propre. De plus, le Sânkhya admet une création première des êtres abstraits, appelée bhâvasarga. Mais enfin, j’ai regardé धर्म्म comme un nom commun, qui signifie devoir pieux, rempli par le Créateur occupé de son œuvre. मैथुन धर्म्म lect. iii, sl. 5, signifie devoir matrimonial.