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[Lect. VII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

portez vous-mêmes, ô Aswins, le vase agréable.

4. Avec vos coursiers aux ailes d’or, rapides, doux, innocents, s’éveillant avec l’aurore, humides de rosée, heureux (de notre soma) et disposés à faire des heureux, venez à nos sacrifices, comme les mouches (viennent chercher) le miel.

5. Ô bienfaisants Aswins, les Feux, avec leurs douces offrandes et leurs heureuses invocations, vous célèbrent le matin, (à cette heure) où, d’une main purifiée, sage et empressé, j’extrais du mortier le soma savoureux.

6. (Nos) rayons[1], avec le jour, repoussent (les ténèbres), et projettent au loin dans l’air des lueurs éclatantes. Le Soleil attelle ses coursiers, et apparaît. (Ô Aswins), prenez la force de la Swadhâ, et suivez toutes les voies qui vous sont ouvertes.

7. Ô Aswins, dans mon hymne pieux j’ai célébré votre char immortel, qui, traîné par de superbes coursiers, vous transporte autour des mondes. Venez prendre nos holocaustes, et devenez nos sauveurs.


HYMNE XIV.

À Indra et Vayou, par Vamadéva.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Vâyou, sois le premier dans nos saints jours à boire la douce libation. Tu mérites cette prérogative.

2. Appelé par nos innombrables désirs, attelle tes coursiers, ô Vâyou, assieds-toi sur le même char qu’Indra, et goûtez tous deux de notre soma.

3. Ô Indra et Vâyou, que vos mille coursiers vous amènent à nos mets (sacrés) et à nos libations de soma.

4. Ô Indra et Vâyou, montez sur ce char au siége d’or, qui touche le ciel et que célèbrent nos sacrifices.

5. Ô Indra et Vâyou, sur ce char large et solide approchez-vous de votre serviteur, et venez en ces lieux.

6. Ô Indra et Vâyou, ce soma (est prêt) ; (venez) dans la maison de votre serviteur vous réjouir avec les Dévas, et boire nos libations.

7. Ô Indra et Vâyou, dirigez-vous de ce côté, que vos (coursiers) soient lancés pour vous amener à nos libations de soma.


HYMNE XV.

À Indra et Vayou, par Vamadéva.

(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Ô Vâyou, brillant (des feux du sacrifice), je te présente nos douces libations. (Sois) le premier (à les recevoir) dans ces saints jours. Ô dieu, nous te désirons ; attelle tes coursiers, et viens boire notre soma.

2. Ô Indra et Vâyou, vous méritez l’honneur de goûter de ces breuvages (sacrés). Ils coulent vers vous qui nous protégez, comme les ondes (coulent) vers la vallée.

3. Ô Indra et Vâyou, maîtres puissants de la Force, vous êtes portés sur le même char ; pressez vos coursiers pour venir à notre secours et à nos libations de soma.

4. Ô Indra et Vâyou, héros qui aimez à prendre votre part de nos sacrifices, donnez-nous, (donnez) à votre serviteur ces coursiers qui vous appartiennent, et qui font l’objet de tous les désirs.


HYMNE XVI.

À Vayou, par Vamadéva.

(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Visite les sacrifices du père de famille, (sacrifices) nouveaux et riches en présents. Ô Vâyou, sur ton beau char, viens boire le soma.

2. Tu peux briser tes ennemis ; et, attelant tes coursiers, tu montes sur le même char qu’Indra. Ô Vâyou, sur ton beau char, viens boire le soma.

3. Les deux (corps) azurés qui contiennent tous les trésors et portent toutes les formes poursuivent leur carrière. Ô Vâyou, sur ton beau char, viens boire le soma.

4. Que tes quatre-vingt-dix-neuf coursiers[2] aussi rapides que la pensée, t’amènent (ici). Ô Vâyou, sur ton beau char, viens boire le soma.

5. Ô Vâyou, attelle tes cent chevaux magnifiques. Ô Vâyou, sur ton beau char, viens boire le soma.

6. Ainsi, que ton char solide arrive avec tes mille présents. Ô Vâyou, sur ton beau char, viens boire le soma.

  1. J’entends que ce sont les rayons du sacrifice dont il est question dans la note précédente.
  2. C’est un nombre attribué ailleurs aux torrents célestes. Voy. page 61.