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Page:Langlois - Rig Véda.djvu/365

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[Lect. II.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

colonnes[1]. Il a donné à Soudâs tous les biens.

18. Tes ennemis ont toujours trouvé la mort. Dompte aussi le puissant Bhéda[2]. Ô Indra, aiguise et lance ta foudre sur celui qui outrage les mortels empressés à te louer.

19. Que l’Yamounâ[3] et les Tritsous révèrent Indra. Pour prix de notre sacrifice, qu’(Indra) donne la mort à Bhéda. Que les Adjas, les Sigrous, les Yakchous[4], recueillent (sur le champ de bataille) les têtes des chevaux (de leurs ennemis), comme un hommage (digne d’Indra).

20. Ô Indra, tes bienfaits, tes présents, anciens et nouveaux, sont comme les Aurores : on ne saurait les compter. Tu as donné la mort au superbe Dévaca ; tu as renversé de grands (ennemis), tels que Sambara.

21. Ceux qui t’ont célébré dans leurs demeures, et Parâsara et Vasichtha, ont par toi mis à mort des centaines de Rakchasas. Ils estiment l’amitié d’un protecteur tel que toi. Que des jours sereins se lèvent (pour eux et) pour les chefs de famille.

22. Voici de Soudas[5] du petit-fils de Dévavân, deux cents vaches, et deux chars occupés par les femmes. Ô Agni, je veux faire honneur au présent du fils de Pidjavana ; et, en qualité de sacrificateur, je chante et fais le tour de ton foyer.

23. Soudas, le fils de Pidjavana, m’a donné quatre (coursiers) au pied solide, au corps élancé, aux signes prospères, et tout couverts d’or. Pour ma gloire, pour le bonheur de ma famille, (ces coursiers) me transportent, moi et mes enfants.

24. Sa gloire remplit l’immensité du ciel et de la terre. Ses bienfaits sont partagés entre les plus dignes. Il est comme Indra célébré par les sept fleuves (célestes). Il a dans le combat tué Youdhyâmadhi[6].

25. Héroïques Marouts, protégez le père de Soudâs, de même que Divodâsa. Gardez la maison du fils de Pidjavana. Que sa force soit invincible, immortelle, magnifique !


HYMNE XVIII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le terrible (Indra), tel qu’un taureau aux cornes pointues, renverse seul la foule de ses ennemis. Tu dépouilles la riche maison de l’impie, pour donner son bien à ton fidèle serviteur.

2. C’est ainsi, ô Indra, que tu as dans le combat protégé Coutsa[7] de ton propre corps, quand, pour plaire à ce fils d’Ardjounî, tu as frappé le brigand Souchna et Couyava.

3. (Dieu) vainqueur, tu as secouru et protégé de ta foudre Soudâs, qui t’offrait l’holocauste. Tu as donné un riche domaine à Trasadasyou[8], fils de Pouroucoutsa, et sauvé Poûrou[9] dans ta guerre contre Vritra.

4. (Ô Dieu) fidèle à tes serviteurs, qui, trainé par deux chevaux azurés, vas donnant la mort, tu as, au moment du sacrifice, de concert avec les Marouts, immolé de nombreux ennemis ; tu as, en faveur de Dabhîti[10], vaincu le Dasyou Tchoumouri et Dhouni.

5. (Ô Dieu) dont la main porte la foudre, et qui possèdes une infinité de biens, tu as déployé ta vigueur, quand tu as forcé et brisé les quatre vingt-dix villes (célestes), donnant la mort à Vritra et à Namoutchi.

6. Ô Indra, voilà les biens dont tu as comblé Soudas, ton serviteur, qui te présentait l’holocauste. Pour reconnaître ta générosité, j’attelle (à ton char) deux coursiers généreux. (Dieu) fort et puissant, que nos hommages montent jusqu’à toi.

7. (Dieu) vaillant et porté par des chevaux azurés, nous t’invoquons, assemblés autour de toi. Ne nous livre pas à l’avidité de notre ennemi. Sauve-nous par tes secours bienfaisants. Puissions-nous être au nombre des chefs de famille que tu aimes.

8. Oui, puissions-nous être aimés de toi, ô Maghavan ! Puissions-nous, certains de ton heureuse présence, nous livrer à la joie au milieu de nos demeures ! Pour le bonheur de (tes serviteurs, tel qu’) Atithigwa, soumets à tes lois Tourvasa et Yâdwa[11].

  1. Ce sont sans doute deux proverbes.
  2. On suppose que c’est un prince ennemi du sacrificateur.
  3. Rivière, la Jumnâ.
  4. Trois noms de peuples. Yakchou signifie ayant le désir de sacrifier : c’est, plus haut, l’épithète de Tourvasa.
  5. Soudâs est fils de Pidjavana et petits-fils de Devavân.
  6. Nom d’un ennemi de Soudâs.
  7. Voy. page 239, col. 2, note 1.
  8. Voy. page 110, col. 1, note 11.
  9. Voy. page 356, col. 2, note 5. Ce prince semblait devoir être un ennemi d’Indra.
  10. Voy. section I, lect. vii, hymne xviii, st. 23, et alibi ; section III, lecture vi, hymne xii, stance 21, et alibi.
  11. C’est pour me conformer au sens du commentaire que j’explique ainsi ce passage. Déjà dans l’hymne précédent il avait présenté Tourvasa comme ennemi d’Indra. Cependant l’impératif nisisihi peut recevoir une signification toute contraire, comme celle d’exciter, encourager. Il est possible de reconnaître dans le mot Yâdwa le nom d’Yadou, frère de Tourvasa. Plus bas, lecture vii, hymne v, ce même mot se retrouve avec la synonymie d’Yâdava, Yadouvansodbhava.