Page:Langlois - Rig Véda.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
360
[Lect. III.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

fait briller (les feux de) Rita. Viens, comme le Vent, vers les coursiers que nous t’avons préparés. C’est à tes œuvres que nous devons l’abondance.

5. Enivre-toi de ces liqueurs, ô puissant Indra, qui combles de présents ton serviteur. Tu es le premier des dieux et le plus bienfaisant pour les mortels. (Maître) héroïque, livre-toi à la joie dans notre sacrifice.

6. C’est ainsi que les Vasichthas exaltent par leurs louanges le généreux Indra, dont le bras est armé de la foudre. Célébré par nous, qu’il nous donne une forte famille, une multitude de vaches. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE V.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, ton siége a été préparé dans notre demeure. Viens auprès de tes serviteurs, ô (Dieu) si souvent invoqué. Sois notre sauveur, et accrois notre prospérité. Accorde-nous tes biens, et sois heureux de nos libations.

2. Ô Indra, ô toi qui appartiens à deux (mondes)[1], que ton âme soit ravie. La libation est versée, le miel (des offrandes) est répandu. L’Hymne élève sa voix ; la Prière invoque Indra.

3. Du ciel ou de l’air viens sur notre gazon, ô (Dieu) fort, qui aimes notre soma. Bois ce breuvage. Que tes coursiers t’amènent vers moi pour (entendre) mon hymne et te livrer à la joie.

4. Ô Indra, (dieu) à la belle face, et traîné par des coursiers azurés, viens à nous avec toute ta puissance. Prends ta part de nos plaisirs, et chéris nos cérémonies. Triomphe avec les robustes (Marouts), et communique-nous ta force généreuse.

5. Pour ce grand et terrible porteur, que notre hymne soit tel qu’un cheval vigoureux qui lui viendrait en aide. Ô Indra, nous te célébrons. Donne-nous une opulence qui soit aussi remarquable que le soleil dans le ciel.

6. Ô Indra, remplis-nous donc de tes trésors. Que nous obtenions ta puissante bienveillance. Augmente l’opulence et l’heureuse famille de nos chefs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VI.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô grand et terrible Indra, quand deux armées en viennent aux mains, poussées par une égale animosité, que ton secours soit à tes serviteurs, et que (sur nos ennemis) ton bras tombe avec éclat. Que ton cœur ne se trompe point de parti.

2. Ô Indra, sur la mauvaise route où cheminent les mortels, frappe les ennemis qui nous attaquent. Éloigne de nous les reproches du censeur qui nous blâme. Apporte-nous une heureuse abondance de biens.

3. Ô (Dieu) doué de beauté, que tes secours, que tes bienfaits sans nombre soient le partage de (l’homme) pieux. Brise le trait du mortel qui est notre ennemi. Donne-nous l’abondance et la richesse.

4. Héroïque et robuste Indra, (dieu) terrible que transportent deux coursiers azurés, je suis sous la main puissante et protectrice d’un bienfaiteur tel que toi. Affermis-nous chaque jour : ne nous accable pas.

5. Héroïque Indra, (que nous appelons) Haryaswa[2], tes clartés[3] prennent heureusement la force que leur inspirent les Dévas. Accorde-nous la mort de tous nos ennemis. Puissions-nous avoir la victoire et l’abondance !

6. Ô Indra, remplis-nous donc de tes trésors. Que nous obtenions ta puissante bienveillance. Augmente l’opulence et l’heureuse famille de nos chefs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Indra aime qu’on lui verse le soma, qu’on lui fasse des libations avec tous les rites sacrés.

  1. Dwibarhâs.
  2. C’est-à-dire, traîné par des chevaux azurés.
  3. Le texte porte le coutsa, que le commentaire explique par stotram courwan, c’est-à-dire, chantre. La force des choses m’a conduit à un autre sens. Le mot coutsyam et même le mot coutsa ont dans le commentaire lui-même la signification de foudre. L’explication que nous avons tentée de la fable de Coutsa, page 239, col. 2, note 1, nous a conduit au sens de clarté que nous adoptons ici. Coutsa, pour expliquer le rapport que ce mot peut avoir avec sa racine, doit être la clarté d’Indra confondant les ennemis de la lumière. Cette clarté est développée au matin par le sacrifice et les rites, auxquels président les Dévas.