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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.

Que les plantes, arrosées par une onde salutaire, soient sous la garde de ce dieu !

6. Que ce taureau féconde un grand nombre de vaches ! En lui se trouve l’âme de ce monde, soit animé, soit inanimé. Que son (onde) pure me conserve pendant cent automnes. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE II.
À Pardjanya, par Vasichta.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Chantez Pardjanya, le généreux fils du Ciel. Qu’il nous donne des pâturages.

2. Pardjanya produit le germe des plantes, des vaches, des chevaux, des cavales.

3. Offrez-lui, dans la bouche (d’Agni), un holocauste aussi doux que le miel. Qu’il nous accorde une heureuse abondance.


HYMNE III.
À Pardjanya[1], par Vasichta.
(Mètres : Trichtoubh et Anouchtoubh.)

1. Que les enfants des prêtres[2] endormis, (s’éveillent) pour le Samvatsara[3], et accomplissent les rites (sacrés) : tels que des grenouilles, qu’ils chantent l’hymne aimé de Pardjanya.

2. Quand les Ondes célestes viennent à lui, comme vers une peau sèche étendue dans un lac, alors on entend le coassement des grenouilles, semblable au mugissement des vaches accompagnées de leurs veaux.

3. Lorsque, à l’arrivée de l’automne, la pluie désirée vient étancher leur soif, de même qu’un fils (accourt) vers son père en criant, on voit une grenouille accourir vers une autre grenouille qui coasse.

4. Heureuses de l’arrivée des riches Ondées, elles se visitent l’une l’autre ; et, sautant, tout humide de pluie, la grenouille jaune va converser avec (la grenouille) verte.

5. Quand l’une de vous a répondu au discours de sa compagne qui semble l’instruire, alors il s’élève comme un immense concert de voix ; toutes, au milieu des eaux, vous parlez à la fois.

6. L’une a le mugissement de la vache, l’autre le cri de la chèvre ; l’une est jaune, l’autre est verte. Elles portent toutes le même nom avec une forme différente. Partant de tous les endroits, leurs voix forment un ensemble continu.

7. Les enfants des prêtres, à l’approche de la nuit versant le soma, et murmurant (la prière) autour de cette espèce de lac, qui est le vase des libations, sont tels que vous, ô grenouilles, dans ce jour du Samvatsara, qui fut un jour de pluie[4].

8. Enfants des prêtres, vous avez élevé la voix, en répandant le soma et en accomplissant les rites qui ramènent les vaches (célestes). Les ministres saints, brûlés par le chaud, et tout couverts de sueur, reparaissent comme les grenouilles qui se cachent (en été).

9. Les prêtres, gardiens des cérémonies aimées des dieux, observent la saison du (Samvatsara), lequel se compose de douze (mois). Quand l’année est complète[5], et que l’automne est arrivé, brûlés par la chaleur, ils obtiennent enfin la délivrance.

10. (Le prêtre est pour nous comme la grenouille.) Que cette grenouille, qu’elle ait le mugissement de la vache ou le cri de la chèvre, qu’elle soit jaune ou verte, nous donne une abondance de biens. Qu’elle nous envoie des vaches fécondes, des pâturages fertiles, et qu’elle prolonge notre vie[6] !


HYMNE IV.
À Indra et Soma, par Vasichta.
(Mètres : Djagatî, Trichtoubh et Anouchtoubh[7].)

1. Ô Indra et Soma, (dieux) généreux, brûlez les Râkchasas : domptez, saisissez des (ennemis) qui croissent avec les ténèbres. Repoussez, éloi-

  1. Le véritable titre est les Grenouilles (mandoûcâh). Dans cet hymne les prêtres sont comparés aux grenouilles.
  2. Brâhmanâh.
  3. Il y a dans cet hymne un mot répété plusieurs fois, et dont la signification ne me paraît pas suffisamment déterminée. C’est le mot samvatsara, qui veut dire année, révolution annuelle. Il me semble qu’ici c’est une fête qui avait lieu à l’époque où se trouvait fixé le commencement de l’année antique des Indiens ; je veux dire le mois agrahâyana, maintenant le huitième de l’année lunaire, et autrefois le premier. Ce mois arrive en novembre-décembre, au moment où la pleine lune est vers la tête d’Orion.
  4. Ou bien un jour d’automne (prâvrichînam).
  5. Littéralement dans le samvatsara.
  6. Le manuscrit du texte intercale ici une stance, qui n’est point reproduite ailleurs.
  7. Ici finit le septième Mandala, qui porte le nom de Vasichtha, et commence le huitième, qui, je le suppose, a été mis sous le nom de Canwa.