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Page:Langlois - Rig Véda.djvu/406

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[Lect. VII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

41. Ô Vibhandou[1], fais-lui des présents, toi qui peux donner jusqu’à quarante-huit mille (vaches).

42. Je chante aussi (le Ciel et la Terre), ces deux enfants du poëte, ces deux auteurs (du monde) qui nous donnent un lait nourricier. Qu’ils produisent pour nous (le bonheur).


HYMNE VII.
À Indra, par Médhyâtithi.
(Mètres : Vrihatî, Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. Bois, ô Indra. Enivre-toi du jus de nos libations, mêlé avec le lait. Tu es un ami digne de tous nos hommages. Songe à notre bonheur. Que tes œuvres nous conservent.

2. Puissions-nous par ta bienveillance obtenir l’abondance ! Ne nous livre pas à l’ennemi. Accorde-nous ta brillante protection, et dirige nous dans la voie de l’opulence.

3. Ô (Dieu) magnifique, des sages aussi purs que brillants t’ont chanté dans leurs hymnes. Que mes prières augmentent ta grandeur.

4. Formé par les efforts de mille Richis, il s’est accru comme une mer. Sa grandeur est vraie ; sa force est célébrée dans les sacrifices, au milieu des sages et des rois.

5. Nous honorons Indra dans les apprêts du sacrifice, nous l’honorons dans le cours du sacrifice, nous l’honorons dans le combat. Nous l’invoquons pour obtenir ses bienfaits.

6. Indra, avec force et grandeur, a étendu le ciel et la terre. Indra a allumé le soleil. Dans Indra reposent tous les mondes. Que dans Indra soient versées nos libations.

7. Ô Indra, c’est toi qu’au commencement des libations chantent les enfants d’Ayou. Les Ribhous unissent leurs voix à ces accents ; les Roudras célèbrent le premier (des dieux).

8. Indra croît pour être la force du sacrificateur ; sa puissance est dans l’ivresse du soma. Les enfants d’Ayou, (comme ils l’ont fait) jadis, célèbrent aujourd’hui sa grandeur.

9. Je viens donc implorer ton secours puissant. Pour toi, en premier lieu, nous accomplissons ces rites, qui ont attiré tes faveurs sur nos maîtres (les Angiras) et sur Bhrigou, et qui t’ont fait sauver Prascanwa[2].

10. Ô Indra, tu possèdes un pouvoir créateur, avec lequel tu as produit la mer et les grandes ondes. Ta grandeur ne saurait décroître, et la Terre t’implore à haute voix.

11. Ô Indra, le premier (des dieux), je connais ta richesse. Donne-nous la puissance ; fais que celui qui t’honore possède l’abondance et la gloire.

12. Tu as sauvé Pôra[3], ô Indra ; exauce les prières de celui qui t’implore pour nous. De même que tu as protégé Rousama, Syâvaca, Cripa[4], donne, ô Indra, la fortune (à ton serviteur).

13. En vain les mortels prodiguent pour lui les libations et les hymnes. Tous leurs chants ne sauraient représenter dignement sa grandeur, sa force, sa magnificence.

14. Quels sont les chantres qui peuvent plaire aux (dieux) ? Quel sage Richi a leur estime ? Ô magnifique Indra, qui sait t’attirer par ses libations et ses louanges ?

15. Nos chants sont aussi doux que le miel ; nos louanges s’élancent, telles que des chars remplis de précieuses denrées ; elles apportent la victoire et l’abondance, et promettent une protection assurée.

16. Les Canwas ainsi que les Bhrigous ont vu combler tous leurs vœux : (ils ont brillé) comme des soleils. Les enfants d’Ayou ont glorifié Indra dans leurs hymnes ; les Priyamédhas ont fait entendre leurs voix louangeuses.

17. Ô Indra, arrive de la région lointaine ; attelle tes deux coursiers, et viens donner la mort à Vritra. Montre-toi, ô terrible Maghavan ; accours avec les Marouts pour boire le soma.

18. Ces sages ministres du sacrifice avaient conçu le désir de t’honorer par une œuvre (pieuse). Ô magnifique et adorable Indra, avec la bonté d’un ami écoute leur invocation.

19. Ô Indra, avec ton grand arc tu as frappé Vritra. Tu as délivré les vaches d’Arbouda, du magicien Mrigaya, de Parwata[5].

20. Par toi ont brillé les feux, et le soleil, et le soma, cette liqueur digne de toi. Tu as chassé de l’air le grand Ahi. C’est de toi, ô Indra, que nous obtenons la force qui nous distingue.

21. J’ai reçu d’Indra et des Marouts, (par les

  1. C’est le nom d’un roi.
  2. Fils de Canwa.
  3. Voy. page 300. Le commentaire dit que c’est un fils de Poûrou.
  4. Ce sont trois Râdjarchis. Voy. pages 276, 116, 233 (Syâva) ; 117.
  5. Ce sont des noms d’Asouras. Parwata est le plus souvent le nom du nuage divinisé.