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[Lect. V.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

mortel plus généreux en chevaux que ce (roi) puissant.


HYMNE VIII.
À Agni, par Viroupa, fils d’Angiras.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Agni, tel qu’un conducteur de char, attelle tes coursiers, qu’invoquent les Dévas. Prends ici, comme sacrificateur, la première place.

2. Dieu sage, en notre faveur appelle ici les (autres) dieux. Donne-nous tous les biens.

3. Ô enfant de la Force, (dieu) juste et toujours jeune, reçois nos invocations et nos hommages.

4. Le sage Agni est la source de la richesse ; il est le maître de biens qui se comptent par centaines et par milliers.

5. Ô Angiras, viens avec les (dieux) que nous invoquons comme toi, et façonne le sacrifice, ainsi que les Ribhous (ont façonné) la roue (céleste).

6. Ô Viroûpa, chante d’une voix infatigable ce (dieu) brillant et généreux.

7. Avec l’armée des (rayons) d’Agni, puissions nous vaincre Pani, et obtenir les vaches (célestes) dont le lait nous fait faute !

8. La vache ne prive pas son veau du lait de sa mamelle ; de même aussi que la race immortelle des dieux ne nous abandonne point !

9. Que le trait de l’ennemi insensé qui rôde autour de nous nous épargne, de même que la vague (épargne) le vaisseau !

10. Adoration au divin Agni ! Les hommes te chantent pour augmenter ta force. Triomphe de ton ennemi par ta puissance.

11. Ô Agni, donne-nous les abondantes richesses pour lesquelles nous combattons. Tu es grand ; traite-nous grandement.

12. Ne nous abandonne pas au milieu du combat, comme si tu succombais sous le fardeau. Triomphe, et donne-nous les riches trophées de ta victoire.

13. Ô Agni, que la crainte de la misère soit pour d’autres que nous ! Augmente notre vigueur et nos forces.

14. Agni se plaît à augmenter la fortune du serviteur fidèle, qui ne ménage pour lui ni les hommages ni les sacrifices.

15. Abats ceux qui nous sont opposés. Conserve ceux de mon parti.

16. Ô Agni, nous savons que jadis tu as secouru notre père. Nous implorons aussi ton assistance.


HYMNE IX.
À Indra, par Courousouti, fils de Canwa.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. J’invoque le merveilleux Indra, qui est roi par sa force et compagnon des Marouts. (Je le prie) de me protéger.

2. Indra, l’ami des Marouts, a brisé la tête de Vritra avec sa foudre aux cent nœuds.

3. Indra, l’ami des Marouts, grandissant avec force, a ouvert le sein de Vritra pour répandre les ondes de l’océan (aérien).

4. C’est par Indra, accompagné des Marouts et avide de notre soma, que la clarté céleste a été conquise.

5. Nous appelons par nos prières l’adorable et robuste Indra, l’allié des Marouts et le partisan du soma.

6. Par une antique prière nous invoquons Indra, l’allié des Marouts, et nous l’invitons à boire le soma.

7. Ô bienfaisant Indra, ô Satacratou, associé aux Marouts, et célébré par l’hymne du sacrifice, bois ce soma.

8. Ô (Dieu) qui portes la foudre, ô Indra l’allié des Marouts, ces libations sont versées pour toi. Tes chantres t’invoquent de cœur.

9. Ô Indra, ami des Marouts, bois le soma que l’on te présente dans ces jours de fête ; aiguise ta foudre avec force.

10. Lève-toi dans ta puissance, ô Indra, et, en buvant ce soma que te verse le vase (sacré), fais remuer tes mâchoires.

11. Indra, le Ciel et la Terre te vénèrent, quand avec bruit tu frappes le Dasyou.

12. De mon hymne qui marche sur huit pieds[1], et qui, pour l’honneur du sacrifice, s’enrichit d’ornements nouveaux, je fais (comme un vêtement) léger dont j’enveloppe (les dieux), à commencer par Indra.

  1. Il me semble que j’ai presque inventé le sens de cette phrase. Le commentaire, dans le mot achtâpadi, trouve une allusion aux huit régions célestes, appelées dis et vidis. La Gâyatrî, qui est le mètre de cet hymne, se compose de trois parties, lesquelles ont chacune huit syllabes. Il m’a paru que ce sont bien là les huit pieds dont il était naturel de douer l’hymne.