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Page:Langlois - Rig Véda.djvu/509

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[Lect. IV.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SEPTIÈME.

13. Taureau ardent, il crie en voyant les vaches (du sacrifice). Tout retentit de sa voix ; il s’élance vers la terre et le ciel. On dirait la clameur d’Indra dans le combat : tel est le bruit qu’il fait entendre.

14. Gonflé d’un lait délicieux, tu nous donnes ton suc, aussi doux que le miel. Ô pur Soma, tu coules dans nos coupes en l’honneur d’Indra.

15. Viens donc, ô Soma, inspirant une douce ivresse et courbant sous tes lois les ondes du Nuage. Prends une brillante couleur ; unis-toi au (lait) de la vache, et répands-toi (dans les vases du sacrifice).

16. Ô Indou, coule dans ce large (vase) pour notre bonheur. Ouvre-nous une voie facile vers l’opulence. Prends ton arme pour tuer le mal, et verse ton onde sur le filtre de laine.

17. Donne-nous la pluie du ciel, qui arrive avec rapidité, apportant l’abondance, le bonheur et la fertilité. Ô Indou, comme on rassemble les touffes d’une belle chevelure, (dirige) vers nous les (souffles) réunis des Vents, tes amis.

18. Ô pur Soma, délie la chaîne (du mal) qui nous retient, ô toi qui (connais) la voie droite non moins que (la voie) tortueuse. Dieu brillant, qui veux le bien des hommes, précipite tes flots comme les pas d’un coursier, et viens dans la demeure (qui t’est préparée).

19. Ô Indou, versé dans le sacrifice pour causer l’ivresse des dieux, fais passer ton onde sur le filtre de laine. (Dieu) invincible, qui as mille torrents, (mille) suaves odeurs, coule pour le combat que les prêtres doivent livrer.

20. Ces pures et divines liqueurs s’élancent, telles que des coursiers qui volent au combat sans être retenus par des rênes ou attelés à un char. Approchez-vous pour puiser à cette source.

21. Ô Indou, viens à nos cérémonies, et coule dans ces vases (qui reçoivent le jus) de ta plante ou les ondes. Ô Soma, donne-nous de larges richesses, qui excitent les désirs, causent la terreur, et enfantent les héros.

22. Aussitôt que la voix d’un serviteur fidèle commence à s’élever, que l’offrande la mieux choisie est déposée pour le sacrifice, à l’instant les Vaches (saintes) s’approchent avec empressement d’Indou, de ce noble maître, qui repose dans le vase (sacré).

23. Le sage et auguste (Soma), magnifique dans ses présents, vient vers le Rita (terrestre) en l’honneur du Rita (céleste)[1]. Roi de la force, qu’il soit notre soutien. Qu’il se laisse diriger par les dix (Doigts), qui sont pour lui comme autant de rênes.

24. Le pur Indou est le gardien des hommes ; il est le roi des dieux comme des mortels. Qu’il (remplisse) nos vases (saints). Qu’il nous donne les biens terrestres et célestes dont il est le maître. Que notre sacrifice obtienne de lui grandeur et beauté.

25. Comme le cheval qui accourt à sa pâture, viens au sacrifice célébré en l’honneur d’Indra et de Vâyou. Ô pur Soma, qui possèdes tous les biens, donne-nous une large et vaste abondance.

26. Que ces breuvages, qui font le bonheur des dieux, coulent dans notre demeure, et la rendent fameuse par la force de nos enfants. Source de tous les biens, trésor de félicité, délices du ciel, qu’ils soient tels que des sacrificateurs qui savent fléchir les dieux.

27. Ô divin Soma, viens donc dans le sacrifice pour être la noble boisson des dieux. Malgré notre force, nous sommes exposés aux chances du combat. Ô (Dieu) pur, fais que le Ciel et la Terre soient solides sur leur base.

28. Impétueux comme le coursier, terrible comme le lion, plus rapide que la pensée, tu te mêles avec bruit aux libations. Ô Indou, arrive par le chemin le plus droit, pour nous prouver ta bonté.

29. Cent torrents naissent de ce dieu ; les sages les recueillent et les répandent en mille ruisseaux limpides. Ô Indou, descends du ciel pour être notre bienfaiteur. Ta présence annonce toujours une grande largesse.

30. La rosée du sage (Soma) ressemble à la pluie du ciel. Il est comme le roi des Jours, ami de Mitra. Tel qu’un fils qui concourt aux œuvres de son père, apporte la victoire à tes serviteurs.

31. Ta liqueur s’écoule aussi douce que le miel, quand tu viens te purifier sur le filtre de laine. Ô (Dieu) saint, tu te rends dans la demeure des Vaches (sacrées). À peine né, tu remplis le soleil de tes splendeurs.

32. Siége éclatant de l’immortelle essence, tu brilles, et suis en criant la voie de Rita. Tu arrives pour faire le bonheur d’Indra, et tu mêles tes accents aux prières des sages.

33. Ô Soma, oiseau céleste, jette tes regards

  1. Cette répétition de Rita se trouve expliquée par le commentaire, qui pense que ce mot est employé la seconde fois pour désigner Indra.