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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.


HYMNE XXIV.
Pour donner la victoire. — Richi : Richabha, fils de Virat ou de Sakwari.
(Mètres : Anouchtoubh et Mahâpankti.)

1. Je suis Richabha[1] ; fais-moi vainqueur des ennemis réunis contre moi. Rends-moi triomphant. Que je sois le brillant pasteur de vaches (fécondes).

2. Je suis, comme Indra, l’indomptable, l’invulnérable vainqueur. Tous mes ennemis sont à mes pieds.

3. Je vous enchaîne sous ma loi, comme avec la corde on lie les deux extrémités de l’arc. Ô maître de la parole (sainte), disperse-les, et que leurs clameurs s’éteignent au-dessous de moi.

4. Je suis vainqueur, et entouré d’un éclat tout-puissant. Vos pensées, vos œuvres, vos armes, tout est à moi.

5. J’ai pris tous vos biens, toutes vos richesses. Je dresse ma tête bien au-dessus de vous. Vos cris s’élèvent sous mes pieds, comme ceux des grenouilles hors du marais, oui, comme ceux des grenouilles hors du marais.


HYMNE XXV.
À Indra. — Richis : Viswamitra et Djamadagni.
(Mètre : Djagatî.)

1. Ô Indra, c’est pour toi que se répand le miel (de la libation). Tu règnes sur la coupe (sacrée). Donne-nous la richesse ; (donne-nous) de nombreux enfants. Par le fait de l’ardente piété, tu as conquis le ciel.

2. Nous appelons à nos libations ce Sacra qui se réjouit de nos offrandes, et qui nous gagne le ciel par la victoire. Viens, visite notre sacrifice. Nous implorons le triomphant Maghavan.

3. Placé sous la puissante protection du royal Soma, de Varouna, de Vrihaspati, d’Anoumati[2], empressé de te louer, ô Maghavan, ô (Dieu appelé) Dhâtri et Vidhâtri, je t’ai présenté les mets (sacrés).

4. Encouragé par toi, je t’ai, sacrificateur généreux, apporté l’offrande de l’holocauste et de l’hymne. Ô Viswâmitra et Djamadagni, je viens dans votre demeure avec les présents de la libation (vous chanter la puissance d’Indra).


HYMNE XXVI.
À Vâyou. — Richi : Anila.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. (Je chante) la grandeur de l’impétueux Vâyou. Dans sa marche, il brise (tous les obstacles). Sa voix résonne comme le tonnerre. Il touche le ciel qu’il dore (avec les nuages) ; sur la terre, il soulève la poussière.

2. Les (Nues), ses épouses, se rassemblent (à sa voix), et se préparent avec lui au combat. Placé avec elles sur le même char, le Dieu s’avance, roi du monde entier.

3. Il s’élance chaque jour dans les plaines de l’air. Premier-né (d’entre les vents), ami des Ondes, (maître) équitable, on ne saurait dire où est son berceau.

4. Âme des Dieux, germe du monde, cet être divin marche à sa volonté. Les sons qu’il fait entendre sont comme sa forme. Offrons l’holocauste en l’honneur de Vâyou.


HYMNE XXVII.
Aux vaches célestes, par Savara, fils de Cakchivan.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que le merveilleux Vâyou souffle ; que les Vaches fécondes de leur langue caressent les plantes. Que (les plantes) boivent ces Ondes qui donnent la force et la vie. Ô Roudra, épargne ces êtres mouvants qui portent notre nourriture !

2. Avec ces (Vaches) dont les formes sont tantôt compactes, tantôt détachées, et tantôt ne composent qu’un grand corps, (avec ces Vaches) dont Agni connaît les noms avec le sacrifice, et que les Angiras ont faites par leur ardente piété, ô Pardjanya, conserve-nous !

3. Ces (Vaches), qui livrent leur corps aux Dévas, et dont Soma connaît toutes les formes, amène-les, ô Indra, dans notre pâturage ; qu’elles nous donnent leur lait, que pour nous elles deviennent fécondes.

4. Que Varouna, créateur divin, s’unissant aux Pères (du sacrifice) et à tous les Dieux, conduise dans mon pâturage ces (Vaches) fortunées, et que leur race s’y propage heureusement.

  1. Ce mot signifie taureau.
  2. C’est une des déesses du sacrifice : c’est le quinzième jour de la lune.