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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

2. Ô Sinivâli[1], et toi, Saraswatî, donnez-lui ce germe. Que les divins Aswins couronnés de lotus te l’apportent.

3. Les Aswins ont agité l’Aranî aux reflets dorés. Nous invoquons le fruit que dans dix mois tu dois mettre au monde.


HYMNE XLIII.
Aux Adityas. — Richi : Satyadhriti, Fils de Varouna.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Que j’obtienne la puissante et invincible protection des trois dieux qui habitent le ciel, Mitra, Aryaman, Varouna.

2. Que jamais l’ennemi connu par l’infamie du péché ne vienne à prévaloir sur eux, ni dans nos demeures, ni sur les routes, ni dans nos citadelles.

3. Que les fils d’Aditi donnent l’immortelle lumière au mortel dont ils sont la vie.


HYMNE XLIV.
À Vâyou. — Richi : Oula.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Que le souffle de Vâyou nous apporte un médicament merveilleux et fortuné. Qu’il prolonge notre vie.

2. Ô Vâyou, tu es pour nous un père, un frère, un ami. Conserve notre existence.

3. Ô Vâyou, dans ta demeure est placé un trésor d’immortalité. Donne-le pour assurer notre vie.


HYMNE XLV.
À Agni. — Richi : Vatsa, fils d’Agni.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Élève ta voix vers Agni, qui est le bienfaiteur des nations. Qu’il nous transporte à travers nos ennemis.

2. Il resplendit au milieu des déserts de la région céleste. Qu’il nous transporte à travers nos ennemis.

3. Généreux et brillant, il tue par ses rayons les Rakchasas. Qu’il nous transporte à travers nos ennemis.

4. Il regarde d’en haut, il contemple à la fois tous les mondes. Qu’il nous transporte à travers nos ennemis.

5. Le brillant Agni naît aussi dans les plaines de l’air. Qu’il nous transporte à travers nos ennemis.


HYMNE XLVI.
À Agni. — Richi : Syéna, fils d’Agni.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Lancez ce vigoureux coursier qui s’appelle Djâtavêdas[2]. Qu’il se place sur notre gazon.

2. Je chante la gloire de ce Djâtavédas qui est libéral, et ami des héros et des sages.

3. Que Djâtavédas vienne à notre sacrifice avec ces splendeurs qui portent l’holocauste au sein des Dieux.


HYMNE XLVII.
À Soûrya. — Richi : Sarparadjgni.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Il marche, il s’avance entouré de lumière. Il vient se placer entre le Ciel (et la Terre), son père et sa mère.

2. Il brille entre eux deux, éteignant et ranimant son souffle tour à tour. De ses grands rayons il éclaire le ciel.

3. Il a trente demeures qu’il illumine (successivement). Le soir et le matin la voix (de la prière) s’élève vers l’oiseau (céleste).


HYMNE XLVIII.
La Création, par Aghamarchana, fils de Madhoutchhandas.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Le Juste et Bon est né de l’ardente Piété. De là naquit aussi la Nuit ; de là le Samoudra[3] mobile.

2. Du Samoudra mobile est né Samvatsara[4]. Le maître de tout ce qui voit a établi la distinction du Jour et de la Nuit.

  1. Voy. page 184, col. 2
  2. Voy. page 69, col. 1.
  3. J’ai employé le mot Samoudra, parce que je ne sais s’il est question de la mer ou de l’air. Le commentaire croit que c’est l’air, antarikcha.
  4. Samvatsara, autrement Câla ou le temps, dont le soleil est l’image.