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LE NOM DANS LE BRONZE

tout de suite être sûrs l’un de l’autre. L’attente, c’est une incertitude et une souffrance. Elle sent l’énervement l’envahir. Elle arrive, et tout de suite son frère lui dit ce qu’elle ne veut pas entendre.

Jean n’a jamais réfléchi sur les sentiments de Marguerite. Mais il soupçonne maintenant que sa mère doit avoir raison. Il faudra choyer davantage sa petite sœur, laisser moins de temps à Steven…

— Je prends mes vacances la semaine prochaine. Viendras-tu camper avec moi aux Îles ? Tous les jours, en canot, nous pourrons transporter nos pénates d’un endroit à l’autre. Et puis, nous lirons. J’ai reçu beaucoup de livres nouveaux.

— Que dira maman ? J’arrive, et repartir tout de suite…

— Mais tu le sais, elle sera heureuse…

Il se tait brusquement. Sa phrase, qu’il ne peut rattraper, rappelle le douloureux problème ; Marguerite en saisit le sens caché. Oui, naturellement, sa mère sera ravie de la voir s’éloigner de nouveau, si Steven ne la suit pas. Elle se cabre devant ces intrigues secrètes.