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LE NOM DANS LE BRONZE

Greuze, d’une tête de Henner, la photographie d’une vedette du cinéma ; sur sa table, même mélange ; un « Vogue » et des romans légers, frôlent une « Imitation de Jésus-Christ » usagée. Les feuillets aux coins fanés disent les lectures assidues. Marguerite aime consulter le petit volume, sourit en lisant une page encourageante, ou ressent une tristesse profonde, pour peu qu’elle tombe sur un de ces austères chapitres qui conseillent : « Renoncez à vous même… » ou qui assurent que, partout, toujours, vous serez insatisfaits, malheureux, si vous n’avez pour appui que vos désirs changeants et les choses de ce monde…

Marguerite se dirige vers le fond de la pièce. Dans le cadre d’un miroir, elle a glissé deux instantanés de son ami. Elle en retire celui qu’elle préfère. En le regardant avec obstination, il lui semble qu’elle va deviner un secret, entendre une réponse favorable aux souhaits de son propre cœur.

La lumière encapuchonnée de jaune adoucit les traits de la jeune fille, nuance d’or ses bruns cheveux coupés, dessine le contour charmant de la tête fine. Elle a les cils très longs, la ligne des sourcils bien arquée,