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LE NOM DANS LE BRONZE

nellement, il se retrouva sur sa route. À la fin sa patience fut récompensée, il devint son chevalier attitré.

Marguerite avait dix-neuf ans et un enthousiasme sans bornes pour toutes sortes de choses. Elle fondait sur l’avenir d’immenses espérances. Puisqu’elle avait maintenant terminé ses études, puisqu’elle n’était plus une enfant, le bonheur allait survenir. Il survient toujours, pensait-elle, pour les jeunes filles qui ne sont ni laides, ni sottes.

Et il n’y avait pas de roman plus beau que ce bonheur qui serait le sien. Elle n’ignorait pas que la vie a de mauvais moments, ayant déjà rencontré le malheur chez elle et chez les autres. Elle connaissait aussi des femmes charmantes qu’elle voyait vieillir sans amour. Mais elle se sentait à l’abri d’un sort pareil. Il faudrait que son existence soit belle. Elle saurait forcer son destin à être à la fois une merveilleuse aventure et une félicité durable. Le malheur, c’était, lui semblait-il, un manque d’intelligence ou de volonté.

Forte de cette conviction, elle allait de l’avant, petite Ève victorieuse. Sa confiance absolue en sa