Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/33

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Au ras de l’eau, sans la plus faible ondulation, les rues de la petite ville s’allongent sous l’arceau des arbres qui les bordent de chaque côté. S’il pleut, si le ciel est triste, les vieilles maisons carrées prennent un air revêche, ennuyeux. S’il fait beau, la nef des feuillages dessine au bout des rues une haute porte gothique ouverte dans le ciel lumineux.

Vers trois heures, au grand soleil, Marguerite et Steven s’en vont vers cette porte. Ils descendent au bassin. Tout en blanc, animée, la jeune fille tient à la main son chapeau, qu’elle fait tourner sur son poing fermé en marchant. Longeant les magasins, d’un coup d’œil furtif, elle se regarde aux glaces des vitrines et, satisfaite, elle sourit. Ils forment un couple charmant. Steven, grand, mince, viril de démarche et d’allure, s’applique à régler son pas sur celui de Marguerite.

Ils traversent la place du marché décorée par un