Page:Le Messager Évangélique, Vol. 8, 1867.pdf/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
Le Messager Évangélique.

voie qui, encore qu’elle puisse avoir sa source dans une impulsion bonne, n’était pas tracée par la Parole de Dieu quand on la sondait paisiblement. Mais les fidèles doivent-ils se détourner du chemin que l’intel­ligence, généralement rejetée, de la Parole leur a ensei­gné, pour suivre la lumière de ceux qui n’ont pas voulu voir ?

Ce n’est pas là, toutefois, le seul danger auquel soient exposés les saints ; mon but non plus n’est pas de m’arrêter sur les dangers, mais sur le moyen d’y échapper. Il y a dans l’esprit de l’homme une tendance constante à tomber dans le sectairianisme, et à établir une base d’union qui est exactement l’opposé de celle à laquelle je viens de faire allusion, savoir un système d’une espèce ou d’une autre, auquel l’esprit s’attache et autour duquel les fidèles ou d’autres sont rassemblés, un système qui, prétendant être fondé sur le vrai prin­cipe de l’unité, considère comme schisme tout ce qui se sépare de lui, attachant le nom d’unité à ce qui n’est pas le centre et le dessein divins de l’unité. Partout où on fait ainsi, il arrive que la doctrine de l’unité devient la sanction de quelque mal moral, de quelque chose de contraire à la Parole de Dieu ; et l’autorité de Dieu lui-même, que l’on rattache à l’idée d’unité, devient, grâce à cette dernière pensée, un moyen d’engager les saints à demeurer dans le mal. De plus, on est poussé à per­sévérer dans ce mal par toutes les difficultés que trouve l’incrédulité à se séparer de ce en quoi elle est établie, de ce à quoi tient le cœur naturel, et qui, en général, est la sphère dans laquelle les intérêts temporels trou­vent leur satisfaction.

Or, l’unité est une doctrine divine et un principe de