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Trophime.

Trophime.

« J’ai laissé Trophime malade à Milet. » Cette phrase donne à penser. Le grand apôtre des Gentils, si remar­quablement doué du don de guérir, et qui avait guéri tant de personnes, laisse en arrière son ami malade. Dans l’île de Malte, il avait guéri le père de Publius, le personnage principal de l’île ; mais, ici, nous voyons qu’il doit laisser Trophime malade à Milet. Il fallait qu’il en fût ainsi. Dans ses dispensations, Dieu semble parfois abandonner ses enfants. Parfois aussi, le Père trouve à propos d’étendre sa main sur eux pour les sou­mettre à une discipline sanctifiante. Il est souvent bien bon, bien salutaire, bien nécessaire, que nous soyons laissés dans un état semblable à celui de Trophime à Milet : c’est ce que notre nature n’aime pas, mais nous pouvons être assurés que cela est des plus sains pour nous. Sur son lit de maladie à Milet, Trophime avait à apprendre une leçon, qu’il ne pouvait apprendre nulle part ailleurs, non pas même comme compagnon de voyage de Paul. La solitude, la faiblesse, le délaissement dans la maladie sont fréquemment des plus profitables pour l’âme d’un chrétien. L’Esprit de Dieu se sert de ces circonstances pour nous communiquer quelques-unes de ses plus sanctifiantes instructions. Fort souvent, il arrive qu’un temps de souffrances corporelles nous amène ainsi à faire une sérieuse revue de notre marche et à nous juger en présence de Dieu. Comme cela est né­cessaire ; et pourtant combien cela est négligé au milieu des préoccupations de voyages continuels et de rap­ports avec d’autres hommes.