Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/110

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LES ÉTOILES




Bien des astres pareils aux foyers palpitants,
Peut-être les plus beaux que chaque soir allume,
Dardent un jeune éclat jusque dans notre brume,
Qui sont des soleils morts, perdus depuis longtemps.

Ceints des tourbillons nés de leurs flammes fécondes,
Ils ont si loin de nous accompli leurs destins
Que la lumière encor de ces globes éteints
N’a pas toute franchi l’espace plein de mondes.

Et dans l’illusion de leur scintillement,
Nous, parmi tous les feux dont la nuit se constelle,
Nous laissons le plus pur de notre âme immortelle
Monter d’en bas vers eux peut-être, éperdument !

— Ou sereine ou pensive, ou lumineuse ou chaste,
O lumière des yeux qui nous charmez ! Rayons
Qui brûlez tout l’encens que pour vous nous gardions,
Les cœurs sont-ils si loin, l’amour est-il si vaste,