Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/175

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JASON ET MÉDÉE

A G. M., peintre.


En un calme enchanté, sous l’ample frondaison
De la forêt, berceau des antiques alarmes,
Une aube merveilleuse avivait de ses larmes
Autour d’eux, une étrange et riche floraison.

Par l’air magique où flotte un parfum de poison,
Sa parole semait la puissance des charmes ;
Le héros la suivait et sur ses belles armes
Secouait les éclairs de l’illustre Toison.

Illuminant les bois d’un vol de pierreries,
De grands oiseaux passaient sous les voûtes fleuries
Et dans les lacs d’argent pleuvait l’azur des cieux.

Hellas leur souriait, mais la fatale épouse
Emportait avec elle et sa fureur jalouse
Et les philtres d’Asie et son père et les Dieux.