Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/310

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Je pâlis, je frissonne… il faut bien que je meure !
Car autour de la blanche et joyeuse demeure
La sanglante Érinnys avait crié trois fois.
Érinnys d’une mère ! inexorables lois !
Je meurs… vers le bûcher, vierge encore, entraînée…
Le voilà prêt, plus tôt que le lit d’hyménée !
Érinnys d’une mère ! inévitables maux !
Que la terre Barbare est pesante à mes os !

Hélas ! très-misérable ! en partant j’osai croire
Qu’Aidès serait clément, du fond de la nuit noire,
Lui qui des prés en fleurs sur l’orageuse mer
Ravit Perséphonè si loin de Dèmètèr !




L’IMAGE


J’aime à vous évoquer dans une chaste pose,
Debout et les doigts joints et les yeux souriants,
Comme au temps où, rêveur injustement morose,
Je profitais si mal de mes beaux jours fuyants.

Ah ! je vous ai du moins présente en ma mémoire !
Tout, depuis le nœud bleu sous le petit col blanc
Ou la simple croix d’or, avec la robe noire
Qui garde dans ses plis mon pauvre cœur tremblant,