Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/327

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Adieu, belles Hamadryades,
Toutes les mille myriades
Des petits êtres animés,
Le froid sous ses larges sandales,
Vous écrase avec les pétales
Dans les calices embaumés,

Adieu l’agreste cornemuse ;
Adieu le fifre qui s’amuse
A brocher sur le tambourin ;
Tout s’enfuit et tout déménage,
Tout s’en va, pour le grand voyage,
Pêle-mêle dans le chemin.

Pas même un seul fruit : la main leste
A presque tout cueilli, le reste
Les moineaux francs l’ont tout mangé.
Déjà l’hirondelle déloge,
Il semble qu’en la grande horloge
Le mouvement soit dérangé.

Le paysan, dans sa chaumière,
Compte, auprès de sa ménagère,
Ses larges écus de métal.
Les bœufs retournent à l’étable,
Le chien se couche sous la table,
Et les marquises vont au bal.

On ne voit plus que des fumées ;