Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/392

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L’IMMOBILE


Quand la mort (notre heure est écrite)
Clora ma lèvre et son secret,
Ta chère main, d’un drap discret,
Me couvrira, suivant le rite.

Et je te vois, toute interdite,
Contempler comment apparaît,
Là-dessous, ce qu’on adorait.
N’en fais rien, cette vue irrite !

Tu songerais qu’aux jours passés,
Dans l’ardeur des baisers pressés
Je t’étreignais, effarouchée ;

Et ton cœur ne comprendrait pas
Que, te sentant sur moi penchée,
J’hésite à t’ouvrir mes deux bras.