Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/429

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ce brillant éclat de jeunesse et de bonheur qui la distinguait naguères, un charme plus touchant, un charme vraiment céleste était répandu sur toute sa personne. Si l’impitoyable du Plessis avait pu la voir dans ce moment, il n’aurait pas résisté à cette douleur tranquille, résignée, à l’expression angélique de ces traits qui portaient déjà les marques de la mort. La bonne nourrice voyait avec désespoir que ses efforts pour sauver l’enfant de son cœur étaient maintenant inutiles ; mais elle voulait, comme le veut toute femme pour ceux qu’elle aime, la consoler, la soutenir jusqu’à ses derniers instans.

Un soir, Aimée sortit de sa cabane où elle était restée couchée toute la journée, accablée par la chaleur, et elle exprima le désir d’aller sur le rivage voir le soleil qui se couchait plus radieux qu’elles ne l’avaient vu depuis longtemps. Maraka, enchantée de ce souhait qui montrait un retour d’intérêt pour les objets qu’elle aimait autrefois, s’empressa de la conduire, en soutenant ses pas chancelans, au bord du fleuve, où elles arrivèrent à temps pour admirer l’un des plus magnifiques spectacles de la nature. En le contemplant, une rougeur passa-