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Page:Le Tour du monde - 13.djvu/284

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La direction des rayons solaires approche toujours de la ligne verticale ; mais leur feu est tempéré par les brises continues qui pendant le jour soufflent de la pleine mer. La fraîcheur est entretenue par les brises de terre qui leur succèdent, ainsi que par la longueur des nuits à peu près égales aux jours et souvent mouillées de rosées et de brouillards.

Les conditions climatériques d’un pays ne dépendent pas d’une façon exclusive de sa position géographique ; elles sont aussi sujettes aux influences locales inhérentes à la nature du sol.

Vue à vol d’oiseau, la Guyane apparaît comme une mer de feuillage. C’est l’expression la plus complète de la puissance de la séve tropicale.


Pointe nord de l’île Royale. — Dessin de Riou d’après une photographie de M. Masson, lieutenant de vaisseau.

À part quelques reliefs, contre-forts éloignés de la grande chaîne des Andes, à base schisteuse et calcaire qui coupent à angle droit les rivières et en interrompent le cours navigable à une vingtaine de lieues de leur embouchure, la Guyane est un pays de plaines d’où s’élèvent quelques sommets isolés qui ressemblent à des îles sortant de la mer.

La saison de l’hivernage amène des pluies torrentielles qui d’après le calcul fait au moyen du pluviomètre, couvriraient le pays d’une nappe liquide de quatre à cinq mètres de hauteur si les eaux ne trouvaient issue vers les nombreuses rivières qui déversent ce trop-plein à la mer.

Peu de contrées offrent un réseau hydrographique plus complet, plus multiplié ; outre ces trois grandes artères nommées l’Oyapock, l’Approuague et le Maroni, une foule de rameaux secondaires, les uns indépendants, les autres, ramifications des branches principales, sillonnent en tous sens cette partie du continent américain. Ces rivières ont un aspect particulier ; elles ne coulent