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DES TRENCAVELS.

au chapelain ; mais la pudeur le retint, et il garda le silence.

Les pèlerins se levèrent, le chapelain rentra dans sa demeure, et tous allèrent chercher quelques heures de repos.

Adon devança l’aurore pour venir à la rencontre des processions de pèlerins où devait se trouver Cécile. Il ne les attendit pas long-temps. Les lueurs de la lune avaient éclairé leur marche. Il aperçut de loin sortir de la forêt plusieurs files d’hommes et de femmes, qui se succédaient dans les sentiers sinueux tracés sur la pente herbeuse de la montagne. Bientôt le bruit des cantiques chantés par des voix aigres et discordantes vint frapper son oreille. Les pèlerins, qui découvraient la chapelle sainte, s’avançaient la tête nue en se frappant la poitrine. Les femmes et les filles venaient ensuite, marchant deux à deux, le front couvert d’un voile qui formait une pointe en arrière, et pouvait se rabattre sur le visage. Leurs pieds, sans chaussure, foulaient l’herbe et les roches arides.