Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/105

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fans ingrats qui ont calomnié et maudit leur père. La puissance de l’exemple et des habitudes m’avait fait chrétien ; l’amour de la vérité et la persuasion me fit israëlite. Un rabbin, qui était devenu mon maître, ne se borna pas à me faire lire vos saintes écritures ; il voulut me faire pénétrer dans les mystères du Talmud et m’initier aux visions des interprètes. Cette étude refroidit bientôt mon zèle et ma croyance. Je vis qu’ayant secoué le joug d’une doctrine religieuse, il m’était désormais impossible d’en admettre(7) une autre. Je me dis à moi-même que puisqu’il existait des cultes différens, ils n’étaient autre chose que des histoires de Dieu diversement racontées par les hommes ; que si la toute puissance infinie avait daigné s’expliquer elle-même, la lumière de sa parole serait aussi éclatante que celle du soleil dans les déserts de l’espace, et ne pourrait demeurer confondue avec les inventions des poètes, ou les énigmes des théologiens. J’étais dans