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LE DERNIER

sein de passer auprès de mon fils Anselme mes dernières années, et d’implorer dans le repos du cloître la miséricorde divine pour mes fautes passées. Au lieu d’un fils, tous mes enfans me sont rendus à la fois, et j’aurai la douceur de mourir en père de famille, moi qui ai méconnu les charmes de la vie domestique !…… » — Les sanglots interrompirent ce discours ; le vieillard fut obligé de s’asseoir, et ses enfans s’empressèrent autour de lui. Raimbaud le contemplait avec une surprise compatissante, et Aliénor, levant les yeux au ciel, songeait à sa sœur Béatrix.

L’émotion du prélat se calma peu à peu ; il lui fut permis de se livrer aux embrassemens de ses enfans, et de leur faire mille interrogations, dont-il n’attendait pas les réponses. Il reconnut alors que ce qui l’avait tenu si long-temps étranger aux affections de famille venait bien moins du zèle religieux, que de ces passions ambitieuses, maintenant amorties par l’âge et les épreuves de la vie.