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LE DERNIER

« Personne n’ignore que mon père était d’humeur volage autant que voluptueuse ; il ne tarda pas à éprouver beaucoup d’indifférence envers son épouse. La rencontre qu’il fit de la belle Catherine enflamma et fixa tous ses désirs. Catherine était dans la première fleur de l’âge. Quoique sa fortune fût médiocre, elle ne céda point aux séductions de l’orgueil, ni des richesses ; d’ailleurs, elle aimait un jeune homme plein de courage et de vertu. Son amant fut ému par les vœux que faisaient les habitans du pays, et par les prières qu’ils adressaient au ciel pour demander la réconciliation du roi avec la reine. Tout le peuple soupirait après la naissance d’un enfant qui pût succéder au droit de leurs prince. Le jeune homme conçut un projet aussi hardi qu’ingénieux, et, après l’avoir concerté avec Catherine qui avait sa confiance comme son amour, il en fit part aux consuls de la ville, qui l’approuvèrent. Lui-même alla trouver le roi, et lui dit, avec une douleur feinte,